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Deux candidats que tout oppose se disputent la mairie de Zurich

La ville de Zurich élira son maire le 9 février prochain
Page spéciale sur l'élection à Zurich / 19h30 / 7 min. / le 3 février 2014
La ville de Zurich renouvelle ses autorités dimanche. Principal enjeu du scrutin: la mairie, qui se joue entre la sortante Corine Mauch (PS) et l'ex-journaliste Filippo Leutenegger (PLR). Portraits.

Les citoyens de la ville de Zurich sont appelés aux urnes le 9 février pour élire leur exécutif et leur législatif. L'intérêt principal de l'élection concerne la lutte pour la mairie, détenue par la gauche depuis 24 ans, qui oppose deux personnalités en tous points opposées.

L'ancien journaliste star Filippo Leutenegger (PLR), soutenu par le PDC et l'UDC, affronte la sortante socialiste Corine Mauch, une musicienne ouvertement homosexuelle. Le troisième candidat, l'indépendant Anthony E. Monn, se mêle à la lutte sans espoir de l'emporter.

Corine Mauch, peu charismatique mais compétente

Le profil politique de Corine Mauch sur Smartvote. [www.smartvote.ch]
Le profil politique de Corine Mauch sur Smartvote. [www.smartvote.ch]

Née en 1960 aux Etats-Unis, Corine Mauch grandit dans le canton d'Argovie puis obtient un diplôme d'ingénieure agronome à l'EPFZ. Elle complète sa formation à l'Institut de hautes études en administration publique (IDHEAP) à Lausanne.

Elle adhère au Parti socialiste en 1990 et fait son entrée au Conseil municipal de Zurich en 1999. En 2009, elle est élue "Stadtpräsidentin", succédant à son camarade de parti Elmar Ledergerber, parti avant la fin de son mandat.

Son élection, confirmée un an plus tard, fait la Une des médias. Corine Mauch, par ailleurs bassiste dans un groupe de rock, est en effet la première lesbienne déclarée à devenir maire d'une grande ville européenne.

Parfois jugée austère, peu charismatique voire arrogante, elle parle plusieurs langues (allemand, anglais, français et un peu de chinois) et sa maîtrise des dossiers est reconnue même chez ses opposants. En 2012, elle renonce à son passeport américain.

Filippo Leutenegger, populaire mais contesté

Le profil politique de Filippo Leutenegger sur Smartvote. [www.smartvote.ch - Kottelat, Didier (RTS)]
Le profil politique de Filippo Leutenegger sur Smartvote. [www.smartvote.ch - Kottelat, Didier (RTS)]

Comme sa rivale socialiste, le libéral-radical Filippo Leutenegger naît à l'étranger, à Rome, en 1952, puis passe son enfance en Suisse. Après des études d'économie, il travaille brièvement dans la banque avant de rejoindre la télévision alémanique en tant que journaliste.

En 1993, il fonde l'émission de débat politique "Arena", qu'il présente durant plusieurs années et qui lui vaut une grande renommée outre-Sarine. Il devient ensuite rédacteur en chef de SF DRS, de 1999 à 2002. Depuis 2011, il est président du groupe de presse Basler Zeitung.

Marié deux fois et père de cinq enfants, Filippo Leutenegger entre en politique tardivement, en 2002. Sûr de lui, il se fait élire à peine un an plus tard au Conseil national, où il siège actuellement sous l'étiquette PLR.

A Berne, il ne fait pas l'unanimité au sein de sa propre formation, notamment en raison de sa proximité avec l'UDC. Thomas Wagner, maire libéral de Zurich de 1982 à 1990, soutient d'ailleurs Corine Mauch dans la course à la présidence de la plus grande ville du pays.

Didier Kottelat

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Un exécutif très à gauche

Dirigé par la "Stadtpräsidentin" Corine Mauch, le Conseil administratif ("Stadtrat") de la ville de Zurich, l'organe exécutif, compte neuf membres.

La gauche y dispose d'une majorité claire avec quatre élus socialistes, deux Verts et un membre de la Liste alternative. Deux d'entre eux (un PS et une écologiste) ne se représentent pas.

La droite ne compte que deux fauteuils (un PLR et un PDC) après la perte d'un siège libéral-radical l'an dernier. L'UDC, deuxième parti au législatif de la ville, n'est pas représentée à l'exécutif.

Les Zurichois choisissent également dimanche leurs 125 représentants au Conseil municipal ("Gemeinderat"), le législatif de la Ville.

Actuellement, le Parti socialiste est la première formation du Parlement avec 39 sièges, devant l'UDC (24) et le PLR (18).

Les positions écologistes sont bien représentées avec 14 élus Verts et 12 membres des Vert'libéraux.

Les derniers fauteuils sont détenus par le PDC (7), la Liste alternative (5), le Parti évangélique (4) et les Démocrates suisses (2).