L'exécutif de Baden (AG) a décidé lundi de suspendre provisoirement de ses fonctions municipales Geri Müller, maire de la ville et conseiller national des Verts. En cause, une affaire de selfies nus pris de son bureau durant ses heures de travail qu'il aurait envoyé à une femme de 21 ans.
L'affaire ne devrait en revanche pas avoir de suites pénales. Le ministère public argovien a en effet renoncé à ouvrir une procédure pour abus de pouvoir à l'encontre du conseiller national écologiste, a déclaré lundi soir le procureur Daniel von Däniken.
Selon lui, il n'y aurait eu abus de pouvoir que si Geri Müller avait activement mobilisé la police municipale pour l'utiliser à ses propres fins. Or, le ministère public n'a aucun indice que cela ait été le cas, a ajouté le procureur.
"Affaire privée"
Le conseiller national des Verts, 53 ans, a pris position dimanche concernant ses supposés échanges virtuels avec la jeune femme. Contrairement à ce qu'affirme le journal dominical Schweiz am Sonntag, "il s'agissait là d'une affaire privée", a fait savoir, par l'intermédiaire de son avocat, l'homme qui vit séparé de sa femme et père de trois enfants.
ats/hend
Perquisition chez la jeune femme
La femme avec qui Geri Müller était en contact aurait menacé de divulguer aux médias des éléments d'ordre privé, "afin de me causer du tort", a indiqué dimanche le maire de Baden. Le politicien aurait tenté de décourager la jeune femme "sans succès". "Après qu'elle a menacé de se suicider, j'ai alerté la police cantonale bernoise", a-t-il précisé.
La police de Baden a ensuite interrogé mercredi dernier la jeune femme, qui vit à Berne, selon la police argovienne. Aucun comportement répréhensible pénalement ne lui a été reproché. La femme n'a pas non plus déposé plainte. Suite à une plainte de Geri Müller, la police cantonale bernoise a tout de même effectué une perquisition au domicile de la jeune femme jeudi dernier.
Les Verts veulent des explications
Les Verts attendent de Geri Müller des explications sur l'affaire des selfies nus. Le conseiller national argovien devra décider de son avenir politique avec les sections cantonale et communale du parti, ont indiqué les Verts suisses dans un communiqué. Faire des photos intimes dans un bureau est une faute, d'autant plus s'il s'agit d'un bâtiment de l'exécutif, souligne le parti.
Les Verts condamnent aussi très clairement la publication de photographies et de textes privés et personnels. La protection des données est aussi valable en ces temps de médias sociaux, écrit le parti.