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De riches Italiens cachent désormais des lingots d'or au Tessin

De nombreuses salles des coffres existent au Tessin. [Gaëtan Bally]
De riches épargnants italiens planquent désormais des lingots au Tessin / Audio de l'info / 1 min. / le 10 octobre 2014
Les coffres-forts privés sont un nouveau refuge pour de riches épargnants italiens au Tessin, qui y dissimulent désormais des lingots d'or. Le phénomène est en plein essor.

Certains riches épargnants étrangers ont trouvé un nouveau moyen d’échapper aux contrôles des banques et des impôts au Tessin: acheter des lingots d'or et les placer dans des coffres-forts discrets. Le phénomène prend de l’ampleur et pourrait se monter en centaines de millions de francs.

Pour les détenteurs d’argent non déclaré - Italiens en particulier - il est devenu quasi impossible de retirer leurs avoirs, les banques de la place tessinoise ayant littéralement fermé les robinets. D’où le recours à des voies détournées comme passer commande de lingots d’or auprès d’une société de négoce, faire régler la facture par la banque, récupérer l’or et le cacher discrètement dans le coffre d’une des sociétés privées spécialisées dans ce secteur, qui fleurissent au sud des Alpes.

Le phénomène est en plein essor dans le canton où se trouvent de nombreuses sociétés de négoce d'or. "Cent ou deux cents clients à 200'000, 300’000 francs, cela fait des millions de francs cachés", explique l’ancien procureur et avocat d’affaires Paolo Bernasconi.

Nombreux bâtiments équipés de salles des coffres

Le Tessin ne compte plus les filiales de banques qui ont mis la clé sous le paillasson. Ce sont autant d’édifices équipés de salles des coffres qui attirent des sociétés peu regardantes - une voie royale pour échapper aux contrôles anti-fraude et anti-blanchiment auxquels sont soumises les banques mais pas ces discrètes sociétés financières.

Pour le président de l’organe d’autocontrôle des fiduciaires tessinoises, Massimo Tognola, la situation est inacceptable. "Les pouvoirs politiques doivent agir de toute urgence et soumettre les coffres-forts à la LBA" (loi sur le blanchiment), dit-il.

Nicole Della Pietra/oang

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