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Des liens entre l'industrie du tabac et l'Université de Zurich dénoncés

Une étude de l'Université de Zurich sur les cigarettes serait biaisée
Cigarettes / ZH: une étude publiée sur le sujet par des chercheurs de l'université serait biaisée / 19h30 / 2 min. / le 16 février 2015
Interpellée sur la validité d'études sur l'effet des paquets de cigarettes sans logo, l'Université de Zurich a mandaté un expert externe. Un contrat liant l'institution à Philip Morris pose également question.

La tendance des autorités de santé publique est aux logos des marques de plus en plus petits, discrets, voire inexistants, et aux images chocs. Le but: dissuader les potentiels nouveaux fumeurs et dégoûter ceux qui le sont déjà. Une pratique qui ne satisfait pas les cigarettiers.

Se basant sur des données partiellement fournies par Philipp Morris, une recherche menée par l'Université de Zurich conclut qu’il n’y a aucune preuve que ce concept de "neutralité" ait un effet.

Les réactions du monde scientifique n'ont pas tardé. Dernière en date, l'association de lutte contre le tabagisme Oxy Romandie a interpellé la haute école via un courrier le 29 janvier. L'Université indique prendre l'affaire au sérieux et dit avoir mandaté un expert externe pour se pencher sur l'étude, comme l'a souligné Le Courrier samedi.

"Erronée et trompeuse"

Pour le président d'Oxy Romandie, Pascal Diethelm, l'étude est "erronée et trompeuse", comme il l'a dit au 19:30 de la RTS lundi. Plus largement, ce que des scientifiques critiquent, ce sont les modèles statistiques utilisés, ainsi que les données choisies et les conclusions qui en sont tirées.

L’auteur de l'étude incriminée a répondu à toutes ces critiques par écrit. c'est pour en avoir le coeur net que que le recteur de l’Université a décidé d'une expertise externe.

Lien controversé

Cette étude sur l'impact des paquets de cigarettes neutres met également en lumière un lien entre ces chercheurs et l’industrie du tabac: 11 pages, signées en juillet 2013, ont rapporté 9000 francs par mois à l'Université de Zurich. Un contrat que le recteur ne signerait pas forcément aujourd'hui: "Il y a deux ou trois clauses que je changerais", confirme Michael Hengartner. En particulier celle qui exigeait la tenue secrète de ce contrat.

En outre, d'autres aspects ont été dénoncés: ainsi que les scientifiques devaient soumettre le manuscrit 30 jours avant publication et prendre en compte les corrections de Philip Morris.

Natalie Bougeard/gax

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