Sans attendre le projet de révision de la loi sur la protection de l’environnement de la commission de l’environnement du National, qui prévoit une interdiction fédérale de jeter de petites quantités de déchets dans la nature et sur l’espace public ("littering"), les villes de Lugano, Mendrisio et Bellinzone ont déjà adopté une ordonnance municipale dans ce sens. Pour les contrevenants, les amendes vont de 100 à 10’000 francs selon la commune.
Comportements à évaluer en période estivale
Un peu plus de six mois après son entrée en vigueur, le chef du dicastère de la police de la ville de Lugano, Michele Bertini, affiche sa satisfaction. Le texte a déjà beaucoup fait parler de lui, ce qui a permis de sensibiliser la population, relève-t-il. "De plus, au cours de ces premiers six mois d’expérience, en période hivernale et alors que les gens utilisent moins le domaine public, nous avons déjà épinglé 32 contrevenants. Avec le retour des beaux jours, le personnel de la voirie est à nouveau confronté à ce problème, ce qui nous permettra de voir comment la situation va évoluer".
Problème réel ou ressenti
L’ordonnance en question a déjà été reprise et adoptée par plusieurs autres communes tessinoises. Il n’en fallait pas davantage pour pousser le canton à leur emboiter le pas. Pour le directeur du Département des Institutions, Norman Gobbi, les déchets favorisent le sentiment d’insécurité: "Si on le voit du point de vue de la sécurité publique, ce n'est pas un problème", reconnaît-il. Mais si on considère que le littering ou les graffitis sur les murs ont toujours un influx sur la sécurité perçue par les gens, c'est bien un problème".
Un problème réel ou ressenti, là est toute la question. Mais au Tessin, ce tour de vis séduit.
Nicole della Pietra/oang