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"Entre l'EPFZ et l'EPFL, il ne devrait jamais y avoir de rivalité"

Lino Guzzella, président de l'EPFZ. [Keystone - Gaëtan Bally]
Lino Guzzella, président de l'EPFZ / L'invité de la rédaction / 23 min. / le 2 avril 2015
Avec la fondation du parc suisse d'innovation à Dübendorf, Zurich mise sur l'innovation et la technologie. Il ne s'agit pas de rivaliser avec la Suisse romande, a précisé jeudi le président de l'EPFZ, Lino Guzzella, à la RTS.

Zurich souhaite se défaire de son image de ville de la finance pour la troquer contre celle d'innovation et de technologie. Avec la fondation du parc suisse d'innovation sur l'ancien aéroport militaire de Dübendorf et le lancement du projet "Digital Zurich 2025" par Marc Walder, patron de l'éditeur de presse Ringier, et une douzaine d'entreprises, la ville des bords de la Limat semble en effet en passe de devenir un important centre d'innovation.

Le président de l'EPFZ, Lino Guzzella, assurait cependant mercredi dans le Journal du matin de la RTS qu'il ne s'agit pas de créer une rivalité avec l'Arc lémanique mais au contraire d'établir de nouvelles possibilités de collaboration. Des craintes s'étaient effectivement récemment élevées du côté romand (lire: Craintes romandes sur les sites du futur Parc national d'innovation).

"Entre l'EPFZ et l'EPFL il y a toujours eu un peu de compétition, beaucoup d'amitié et il ne devrait jamais y avoir de rivalité", a insisté l'ancien recteur, expliquant que chacun des centres devait s'appuyer sur ses traditions et ses compétences spécifiques pour innover.

"L'innovation? Ne pas faire du copier-coller"

"Il ne faut pas être un suiveur. C'est en se basant sur nos savoir-faire que nous avons par exemple réussi à attirer Google Maps à Zurich". Le géant américain y a installé son plus grand centre de recherche hors des Etats-Unis en 2013.

L'ingénieur estime que la Suisse pourrait même avoir deux, trois ou quatre pôles d'innovation différents avec des orientations fortes et une autonomie pour chacun. Il n'est donc pas question de fusion entre les EPF, qui doivent conserver leur diversité et leur génie propre, a conclu Lino Guzzella.

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"Le 9 février? Ça me réveille la nuit"

A la question de la poursuite des relations académiques avec l'Union européenne et celle de la libre-circulation suite à la votation du 9 février, Lino Guzzella a laissé entendre qu'il était très inquiet.

"Quand je me réveille la nuit, ça me donne à penser. Nous irons à Bruxelles en septembre avec Patrick Aebischer pour discuter du sujet. Mais le système académique suisse doit absolument rester intégré d'une manière ou d'une autre dans le système européen. Je le répète continuellement aux politiciens".