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Le suicide assisté de l'infirmière britannique était justifié, pour Lifecircle

Exit propose de refuser l'aide au suicide aux Suisses de l'étranger. [Keystone - Alessandro Della Bella]
Une infirmière britannique à la retraite a recouru au suicide assisté en Suisse. - [Keystone - Alessandro Della Bella]
L'infirmière britannique qui a recouru au suicide assisté à Bâle avait des raisons valables de le faire, a affirmé mercredi à la RTS la présidente de la fondation qui a accédé aux demandes de la septuagénaire.

La Britannique avait exprimé un désir de mourir depuis cinq ans. "Elle a continué de vivre uniquement pour ses enfants et son mari", ajoute la présidente de Lifecircle, Erika Preisig, qui "connaissait bien" l'infirmière à la retraite pour l'avoir notamment rencontrée chez elle.

La présidente de la fondation qui a donné suite aux demandes de la septuagénaire estime que cette dernière souffrait de maladies invalidantes et permanentes. Erika Preisig se réfère au dernier billet de blog de la Britannique, dans lequel la septuagénaire explique souffrir d'une ouïe défaillante, de difficultés à se déplacer et d'une maladie de la peau.

Une "maladie additionnelle" a convaincu l'infirmière à la retraite de recourir aux services de Lifecircle. "Elle a vécu et lutté beaucoup plus longtemps qu'elle ne le voulait", a affirmé à la RTS la présidente de la fondation.

Une polypathologie invalidante est "suffisante"

Contacté, le président d'Exit Genève, Jérôme Sobel, estime également que les invalidités décrites par la Britannique sont des raisons valables de recourir au suicide assisté. S'il ne semble pas que la septuagénaire ait souffert d'une maladie mortelle à court terme, une polypathologie invalidante reste une maladie grave, pour le président d'Exit Genève.

Jérôme Sobel défend en outre le rôle, parfois difficile, du médecin de Lifecircle:

Jérôme Sobel. [Laurent Gilliéron]Laurent Gilliéron
Aide au suicide d'une Anglaise: interview du président d'Exit Suisse romande / Le Journal du matin / 1 min. / le 5 août 2015

Bernhard Sutter, le président d'Exit Suisse, précise toutefois à la RTS qu'Exit n'entre pas en matière pour des personnes ne souffrant d'aucune pathologie grave.

Michael Maccabez

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"Tous les pays devraient accepter et légaliser la mort assistée"

La législation britannique en matière de mort assistée est décriée par les associations suisses. "Tous les pays devraient accepter et légaliser la mort assistée", affirme Erika Preisig.

La présidente de Lifecircle souligne qu'il s'agit d'une responsabilité qui devrait incomber à tout un chacun: "On nous demande de prendre nos responsabilités toute notre vie. Quand vient la fin, les autorités ont l'impression de savoir mieux que nous et nous retirent la possibilité de prendre une décision."

Jérôme Sobel déplore également que des ressortissants britanniques doivent quitter leur pays pour mourir. La Grande-Bretagne est "loin de la réflexion et de la pratique qu'on a en Suisse", selon le président d'Exit Genève.