Les travailleurs frontaliers italiens piquent les emplois des Tessinois: cette théorie et croyance largement répandue au sud des Alpes, brandie par la Lega depuis plus de deux décennies et reprise par d’autres partis, même à gauche, est un mythe, selon cette étude.
Les données relatives à 328 entreprises et une série de critères ont été analysés depuis 2002, année de l’entrée en vigueur de la libre-circulation. L'Institut de recherches économiques de l'Université de la Suisse italienne démontre que la libre-circulation ne favorise pas le remplacement de travailleurs tessinois ou résidents au Tessin, par de la main-d'oeuvre provenant d’Italie voisine.
Mandatée par le Seco et la présidence du Grand Conseil tessinois, l'étude révèle que c’est par manque de compétences disponibles parmi la main-d'oeuvre indigène que les entreprises se tourneraient vers les travailleurs italiens. A noter, que dans 75% des cas, les frontaliers seraient embauchés à la suite d'une candidature spontanée, ce qui laisse penser que cette catégorie de travailleurs serait plus proactive.
Premières réactions politiques
Le Vert, Sergio Savoia, et le tout nouveau conseiller national UDC Marco Chiesa, ont consigné une interrogation adressée au gouvernement tessinois, pour lui demander s'il partage ces conclusions et la méthode de travail.
Ils demandent notamment qui finance l’étude et pour quel montant et pourquoi avoir favorisé un institut, "aux méthodes discutables", plutôt que de privilégier les données de l'Office cantonal de la statistique.
Nicole della Pietra/lgr