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Centre An'Nour à Winterthour: "Notre vocation est de s'opposer à l'EI"

La mosquée et centre culturel An'Nur à Winterthour. [Keystone - Walter Bieri]
La mosquée et centre culturel An'Nur à Winterthour. - [Keystone - Walter Bieri]
Alors que le centre culturel musulman An'Nour de Winterthour (ZH) est accusé de favoriser la radicalisation de ceux qui partent faire le djihad, son président s'en défend dans une interview à la RTS.

La ville de Winterthour serait "un nid d’islamistes", à en croire les articles publiés depuis dix jours dans la presse alémanique (lire encadré ci-dessous).

Dans une interview diffusée vendredi dans Le Journal du matin, le président du centre culturel An'Nour s'en défend. Pour Atef Sahnoun, la vocation de la mosquée qu’il dirige est précisément de s’opposer à l’Etat islamique. "C'est notre objectif, les imams qui sont chez nous y sont depuis une vingtaine d'années. On ne va pas changer notre philosophie, notre idéologie et notre stratégie pour un groupe qui n'a rien à voir avec l'islam", assure-t-il.

>>> Ecoutez l'interview d'Atef Sahnoun dans Le Journal du matin:

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Une cellule du groupe EI à Winterthour?

"Cellule de Daech à Winterthour", titrait la Weltwoche en Une la semaine dernière, montrant un panneau routier de Winterthour en version bilingue, allemand et arabe.

L’article était signé Kurt Pelda, reporter de guerre bâlois qui est l’un des très rares à continuer de se rendre régulièrement en Syrie. Il accusait spécifiquement cette mosquée An'Nour et l'un de ses imams, "prédicateur de la haine qui pousserait la jeunesse de la ville à partir en guerre contre les mécréants".

D’autres médias alémaniques, dont le Blick, ont enchaîné. Notamment avec des histoires de parents payés pour que leurs filles portent le voile, d’enfants en bas âge à qui l’on impose des vidéos terroristes ou de jeunes endoctrinés qui font allégeance à Daech.

Deux jeunes remis sur le droit chemin

Le président du centre raconte avoir dû s'occuper de deux jeunes sur le point de partir pour le djihad. "J'en ai arrêté deux il n'y a même pas deux mois. J'ai été avisé qu'ils partaient un lundi, le week-end j'ai été informé par un intermédiaire, et j'ai pris contact avec les jeunes et leurs parents. On a pu discuter ensemble et Dieu merci ils ont changé d'idée."

"Maintenant ils visitent toujours notre mosquée et ça nous fait un grand plaisir d'avoir pu arrêter ces deux jeunes", raconte Atef Sahnoun.