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Saint-Gall veut expulser les étrangers qui refusent de s'intégrer

Saint-Gall vise particulièrement un ressortissant de Bosnie particulièrement récalcitrant, Emir Tahirovic. [SRF]
Saint-Gall veut expulser les étrangers qui refusent de s'intégrer / Le Journal du matin / 1 min. / le 4 mars 2016
Le législatif saint-gallois veut pouvoir expulser les étrangers qui refusent de s’intégrer. Il a voté une initiative parlementaire, poussé par le cas d'un Bosnien particulièrement récalcitrant.

Le texte demande l’introduction dans toute la Suisse du principe des conventions d’intégration: si l’étranger ne s’y tient pas, son permis de séjour ne sera pas renouvelé. Et si Saint-Gall opte pour cette solution, c’est avant tout en raison d’un cas particulier.

Un individu médiatisé par ses combats judiciaires

Ce ressortissant de Bosnie se dit salafiste non violent. Il dépend de l’aide sociale, sa longue barbe et sa religion l’empêchant de travailler. Emir Tahirovic est célèbre depuis qu’il a obtenu du Tribunal fédéral le droit pour ses deux filles de porter le voile islamique à l’école. Il vient encore d’écoper de quatre mois de prison ferme pour refuser leurs cours de natation.

Le maire de Sankt-Margrethen Reto Fridauer, sans parti, juge cela inacceptable: "Il place la charia au-dessus de notre ordre juridique. Il refuse de collaborer avec le corps enseignant féminin. Il pratique sa religion de telle manière qu’il ne trouve pas de travail. C’est une attitude qu’on ne peut pas défendre", a-t-il expliqué à la télévision alémanique SRF. Reto Fridauer ne cache pas qu'il souhaite son expulsion.

Le danger de la généralisation

Mais ce citoyen rebelle risque de jeter le discrédit sur l’ensemble de la communauté musulmane. "C'est cela qui est regrettable, parce que dans la plupart des cas justement on arrive tout à fait à compromis" souligne Etienne Piguet, vice-président de la Commission fédérale des migrations.

Le risque est de mettre sur pied des mesures coercitives, voire discriminatoires à l'encontre d'un groupe en raison du comportement d'une seule personne. "C'est là le danger des mesures qu'on cherche à faire appliquer partout sur le même modèle, comme ça peut être le cas avec les conventions d'intégration", poursuit Etienne Piguet.

Ces conventions sont précisément actuellement en discussion à Berne, et c'est donc en leur faveur que Saint-Gall entend ainsi plaider.

Alain Arnaud/oang

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