Plus de 587'000 sorts avaient déjà été jetés par voie digitale contre le rédacteur en chef de la Weltwoche sur schweiz-entkoeppeln.ch (littéralement "dé-Köppel-iser la Suisse") qui a même connu un moment de surcharge jeudi matin, rapporte le Tages-Anzeiger.
"La Suisse est occupée", indique le site en préambule. Et de préciser: "Non pas par des réfugiés, mais par des mauvais esprits."
Une procession prévue
Première partie du projet artistique de l'artiste, Philippe Ruch - qui n'en est pas à sa première action contre le politicien UDC - cet appel a déjà mis le microcosme politique zurichois en ébullition (lire encadré).
Objectif? "Chasser" l'esprit "nazi" qui occupe la Suisse. Pour ce faire, le "peuple suisse" est appelé à se rassembler vendredi devant le Théâtre Neumarkt d'où partira une procession qui se rendra jusqu'au domicile de Roger Köppel, à Küsnacht, où la cérémonie d'exorcisation du candidat le mieux élu du pays lors des dernières élections fédérales doit avoir lieu, explique le quotidien alémanique.
jgal
Vives réactions dans la classe politique zurichoise
Les représentants UDC à la Ville de Zurich ont d'ores et déjà réclamé que toutes les subventions accordées au Théâtre Neumarkt cessent. Philippe Ruch aurait prouvé, selon eux, "qu'il n'a rien d'intelligent à faire avec".
De son côté, le Parti libéral-radical a rappelé que "la culture doit provoquer et critiquer". Néanmoins, il attire l'attention sur le fait qu'il existe une ligne rouge avec une campagne de dénigrement sur le plan personnel".
Le représentant des socialistes zurichois calme le jeu. "Oui, Philippe Ruch franchit une ligne rouge, mais il n'est en cela que le reflet de ce que fait Roger Köppel régulièrement quand, par exemple, la Weltwoche rapporte quelque chose sur les réfugiés...", explique Marco Denoth, co-président du PS Zurich, au Tages-Anzeiger. La présidente de la Ville de Zurich, Corinne Mausch, également socialiste, parle elle plutôt de "mauvaise satire", note SRF.