La motion adoptée en août 2014 au Grand Conseil thurgovien se retrouve aujourd'hui appliquée à la lettre dans le nouveau plan d'études. Selon les autorités, l'objectif est d'atteindre les mêmes compétences qu'aujourd'hui à la fin de l'école obligatoire.
La conseillère d'Etat chargée de l'éducation, l'UDC Monika Knill, avait à l'époque regretté la décision du Grand Conseil, mais elle estime aujourd'hui que la cohésion nationale ne se réduit pas à la question des langues.
La cohésion nationale ne se résume pas à l'âge où on commence avec le français
"La cohésion nationale ne se résume pas à l'âge où on commence avec le français. Il faut trouver d'autres voies pour renforcer avec passion ce vivre-ensemble culturel. Cela dépasse largement un plan horaire scolaire. A l'avenir, les élèves ne pourront plus abandonner le français au secondaire, comme aujourd'hui. Et nous voulons renforcer les échanges. Nous sommes persuadés que ces mesures montrent notre soutien et notre respect vis-à-vis des autres régions linguistiques", a-t-elle déclaré vendredi dans le 12h30 de la RTS.
>> Lire aussi l'avis sur la question du journaliste de la NZZ Christophe Büchi : "La cohésion nationale suisse ne passe pas forcément par les langues"
Entrée en vigueur en 2017
Les milieux concernés ont jusqu'à fin juin pour donner leur avis, a précisé le Département thurgovien pour l'éducation et la culture en présentant sa réforme, dont l'entrée en vigueur est prévue en été 2017. L'évaluation de la consultation sera publiée en automne.
Rouven Gueissaz/boi
Un débat national
Au niveau national, le Conseil fédéral souhaite obliger les cantons à maintenir le français au primaire et une loi est en préparation à Berne.
Le débat oppose deux valeurs typiquement helvétiques: le maintien de la cohésion nationale par l'apprentissage des langues et le fédéralisme, via la principe de la souveraineté cantonale en matière d'éducation.