Une députée socialiste souhaite que les autorités de la ville créent leur propre maison de passe ou, tout du moins, mettent à disposition des locaux pour les prostituées et leurs clients.
Après avoir mis en place les sex box, un drive-in pour prostituées aux portes de Zurich, il s'agit désormais de mieux les protéger dans un marché immobilier en surchauffe et d'offrir des conditions-cadres acceptables à une activité commerciale reconnue.
Un collectif de prostituées
Les détracteurs de ce projet estiment que ce n'est pas à la Ville d'endosser elle-même le rôle de proxénète. Un argument que réfute la socialiste Christine Seidler, à l'origine de cette idée. "Les femmes pourraient fonder une association ou un collectif pour administrer cette maison toutes seules. Elles payeraient ensuite un loyer à la Ville comme le font déjà de nombreux restaurants", explique-t-elle "En aucun cas, la Ville ferait du proxénétisme. Il s'agit de trouver des solutions à un problème réel. Point".
La motion vient d'être déposée mais n'a pas encore été acceptée. Elle s'ajoute à une longue liste d'interpellations parlementaires formulées depuis l'entrée en vigueur il y a un peu plus de trois ans du nouveau règlement sur la prostitution.
Scepticisme face à la nouvelle loi
Regula Rother, directrice d'une organisation de défense des prostituées, ne cache pas son scepticisme sur la nouvelle loi. "On a essayé de tout maîtriser, ce qui conduit souvent à des situations douloureuses pour les femmes. L'accent a été mis sur la protection des habitants et de l'espace public. On n'a pas encore atteint les buts en ce qui concerne la protection des prostituées."
Résultat: plus de 50 salons et autres cabarets ont fermé à Zurich ces trois dernières années. Et malgré l'ouverture des sex box en périphérie de la ville, ce circuit fermé et protégé, la prostitution se développe dans la clandestinité par le biais d'internet ou de souteneurs mafieux.
En Suisse romande, on réfléchit aussi à la question même si rien n'est encore concret.
Rouven Gueissaz/oang