Le niveau de français des apprentis de commerce dans l'administration zurichoise oscille de moyen à médiocre, selon Markus Sager, responsable de la formation commerciale pour l'administration cantonale. C'est pourquoi il a eu l'idée de tourner le dos à l’Angleterre, au profit de l'Hexagone.
Cette décision n'a rien à voir avec l’actuel débat sur les langues, précise Markus Sager: "Ça n'a rien de politique, je n'ai pas de combat à mener et j'ai eu cette idée il y a trois ans."
A l'origine de cette décision, annoncée la semaine dernière par le président UDC du gouvernement zurichois Ernst Stocker, figure le fait que les apprentis sont plutôt bons en anglais, mais pas en français. Or en Suisse, lorsqu'on est employé - même à Zurich - la situation est difficile si on ne maîtrise pas au moins une deuxième langue nationale.
"Rentabilité des langues nationales"
Cette réalité est tout à fait chiffrable comme l'explique François Grin, directeur de l'Observatoire économie - langues - formation à l’Université de Genève. "La fréquence d'utilisation montre qu'on a en Suisse alémanique un usage un petit peu plus fréquent du français que de l'anglais et réciproquement en Suisse romande, un usage un peu plus fréquent de l'allemand que de l'anglais. L'autre manière de chiffrer, c'est de regarder les différentiels de salaire dont bénéficient les gens à partir du moment où ils ont certaines compétences."
"On voit que, pour les hommes en tout cas, la maîtrise de l'autre langue nationale amène une prime qui est de l'ordre de 14% à expérience professionnelle donnée, à formation donnée. Donc ce qui ressort, c'est que la rentabilité des langues nationales est là et elle est extrêmement robuste en termes statistique."
Dès l'an prochain, 45 apprentis zurichois jouiront chaque année de deux semaines obligatoires de cours intensifs de français en France. Vu l'influence du grand canton, ce revirement pourrait en inspirer d’autres, qui jusqu'ici laissaient le choix ou ne proposaient rien.
Alain Arnaud/lgr
"La fréquence d'utilisation montre qu'on a en Suisse alémanique un usage un petit peu plus fréquent du français que de l'anglais et réciproquement en Suisse romande, un usage un peu plus fréquent de l'allemand que de l'anglais. L'autre manière de chiffrer c'est de regarder les différentiels de salaire dont bénéficie les gens à partir du moment où ils ont certaines compétences. Alors on voit que pour les hommes en tout cas la maitrise de l'autre langue nationale amène une prime qui est de l'ordre de 14% à expérience professionnelle donnée à formation donnée, donc ce qui ressort c'est que la rentabilité des langues nationales est là et elle est extrêmement robustes en terme statistiques.