Le conseiller d'Etat s'exprime jeudi dans la Neue Zürcher Zeitung (NZZ). Le port de la burqa n'est en rien compatible avec les valeurs suisses, explique-t-il. "Dans une société libérale, chacun montre son visage". Pour Mario Fehr, le débat est nécessaire. Lui-même dit n'avoir aucune compréhension pour les touristes qui parcourent la Bahnhofstrasse de Zurich avec un voile intégral.
Les étrangers doivent se plier aux coutumes suisses, insiste encore le ministre cantonal de la Sécurité. Il y voit une manière de prévenir le djihadisme - que ce soit pour le port du voile ou lorsqu'il s'agit de serrer la main de son institutrice à l'école comme ce printemps à Bâle-Campagne.
L'exemple de l'interdiction tessinoise
La prise de position de Mario Fehr intervient dans un contexte tendu en Suisse, alors que l'interdiction de la burqa est entrée en vigueur le 1er juillet au Tessin. Le ministre zurichois fait précisément référence à l'expérience tessinoise, où l'application de la loi se fait dans un climat beaucoup plus serein qu'attendu.
Le Grand Conseil zurichois avait rejeté ce printemps une initiative parlementaire en faveur d'une interdiction, mais une autre initiative en est au stade de la récolte des signatures au niveau national. Tout socialiste qu'il est, Mario Fehr se place ainsi dans le courant plus conservateur de son parti, lui qui plaide aussi pour un oui à la loi sur le renseignement soumise au vote le 25 septembre prochain.
>>> Ecouter l'analyse de Pietro Bugnon sur les divisions au sein du PS à propos du voile intégral:
Rouven Gueissaz/oang