Les gardes-frontière postés au Tessin sont sous le feu de la critique: certaines organisations les accusent d'outrepasser leurs compétences en matière d'asile. Des parlementaires socialistes qui se sont rendus à Côme demandent d'ailleurs au Conseil fédéral à ce que les gardes-frontière soient épaulés par des médecins et des traducteurs.
"Les migrants qui arrivent à Chiasso et qui veulent déposer une demande d'asile le font sans problème", a rétorqué le conseiller d'Etat tessinois Norman Gobbi (Lega), en charge du département des Institutions, mercredi dans le Journal du matin de la RTS.
Une autre typologie de migrants
"Et ceux qui sont renvoyés le sont sur la base de la loi fédérale sur les étrangers, car ils sont entrés en Suisse illégalement", ajoute l'élu, qui assure que les gardes-frontière et le Conseil d'Etat tessinois n'empiètent pas sur les prérogatives du Secrétariat d'Etat aux migrations, contrairement aux critiques formulées par l'Organisation suisse d'aide aux réfugiés.
"Il ne s'agit pas d'un changement de procédure par les gardes-frontière, mais d'un changement de typologie des migrants qui arrivent en Suisse. (...) Maintenant, la plupart veulent juste traverser le pays pour aller en Allemagne ou au nord de l'Europe", explique-t-il.
"Dans l'intérêt de toute la Suisse"
"Dans toute la Suisse, les demandes d'asile ont diminué. Ce n'est pas le cas à Chiasso", avance le conseiller d'Etat, selon qui la frontière avec l'Italie reçoit "toute la pression" de la question migratoire suisse. "Au 22 août 2016, nous avions l'équivalent des demandes de tout 2015 (...) Heureusement, le système fédéral et intercantonal fonctionne très bien, et les requérants sont ensuite répartis entre les centres d'enregistrement et de procédure", ajoute-t-il.
Nous ne sommes pas le Lampedusa de la Suisse
Norman Gobbi se défend toutefois de mener une politique personnelle. "Tout le Conseil d'Etat partage l'idée les gardes-frontière font un travail correct. Le travail que l'on fait fait ici au Tessin est dans l'intérêt de toute la Suisse".
Le canton a-t-il l'impression de payer pour tout le pays? "Nous ne sommes pas le Lampedusa de la Suisse, contrairement à ce que disent certains", assure Norman Gobbi, qui souligne le rôle des autorités fédérales, mais aussi l' accord sur la migration avec l'Italie.
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jvia