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Les initiatives anti-dumping salarial au Tessin combattues par le gouvernement

Le président du Conseil d'Etat tessinois, Paolo Beltraminelli, au sortir d'une conférence de presse le 24 août à Mendrisio. [TI-Press/Keystone - Samuel Golay]
Le président du Conseil d'Etat tessinois, Paolo Beltraminelli, au sortir d'une conférence de presse le 24 août à Mendrisio. - [TI-Press/Keystone - Samuel Golay]
Le Conseil d'Etat tessinois a pris position lundi contre deux initiatives cantonales et pour leurs contre-projets qui visent à mettre un frein au dumping salarial et à favoriser l'embauche de travailleurs "indigènes".

L'exécutif cantonal a insisté sur les risques et les coûts des initiatives - l'une de la gauche, l’autre de la droite (voir encadré) - soumises en votation le 25 septembre.

Le chef du gouvernement a rappelé que, suite à l'initiative "Contre l'immigration de masse" adoptée le 9 février 2014 par 50,3% des Suisses (68,2% des Tessinois), "l'accès au marché suisse du travail doit effectivement être limité. Ce résultat a notamment attiré l'attention sur la pression salariale, la concurrence entre travailleurs résidents et frontaliers et la migration", a fait valoir Paolo Beltraminelli pour écarter le texte de l'UDC "Les nôtres d'abord".

"Hausse des contrôles"

"Le Tessin a entrepris un travail qui dure désormais depuis plus de deux ans et demi pour mettre en pratique l'initiative du 9 février et qui prévoit, entre autres, une hausse des contrôles sur le marché du travail", a fait valoir Paolo Beltraminelli pour s'opposer au texte de la gauche "Halte au dumping salarial au Tessin".

ats/gax

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Deux initiatives et deux contre-projets

L'initiative du Mouvement pour le socialisme (MPS) qui demande l'institution d'un Inspectorat tessinois du travail par le biais d'une loi cantonale et prévoit l'engagement de 5000 fonctionnaires supplémentaires sous-entendrait une dépense de 40 millions de francs en quatre ans, selon le gouvernement.

Le contre-projet en revanche prévoit une dépense maximale de 10 millions de francs, "en gérant de manière plus efficace les ressources de l'administration cantonale en collaboration avec les commissions paritaires. Nous nous engagerons à améliorer la formation, le nombre et l'efficacité des contrôles, à la qualité des interventions et à infliger des peines plus sévères aux employeurs qui ne respectent pas les limites salariales", ont souligné les responsables du canton.

L'initiative de l'UDC "Les nôtres d'abord" vise à trouver une solution urgente pour le marché du travail au Tessin selon les principes de "la préférence aux indigènes", ceci en attente des mesures prévues au niveau fédéral. Le gouvernement tessinois taxe l'initiative de "trompeuse" et "illusoire".

Selon le Conseil d'Etat, le contre-projet a pour but de renforcer l'engagement dans le cadre des relations externes du canton afin d'obtenir des résultats immédiats et ne pas remettre en discussion le travail de promotion du modèle tessinois d'une clause de sauvegarde 'Bottom Up' pour l'application de l'initiative fédérale du 9 février 2014. Cette clause a été soutenue le 25 août dernier par la Conférence des gouvernements cantonaux.

Record suisse du nombre de contrôles

En prenant position sur les textes soumis à votation le 25 septembre, les autorités tessinoises ont profité de rappeler que le Tessin est le canton suisse qui effectue le plus grand nombre de contrôles parmi les employeurs non soumis aux contrats collectifs de travail: 24% en 2015 contre une moyenne suisse de 5%.