Zoug s'est internationalisé ces dernières années avec l'installation de plusieurs multinationales. Le canton compte ainsi un peu plus de 120'000 habitants, dont 27% d'étrangers. Pour l'UDC zougois Beni Riedi, élu au législatif, il est temps de renforcer le Mundart, le dialecte, via l'école.
"La population d'origine étrangère est très élevée ici à Zoug. Dans un monde globalisé, il faut assumer sa patrie et son identité. C'est pour ça que nous avons lancé cette initiative. Il s'agit de renforcer notre langue maternelle. Le dialecte a été consciemment affaibli ces dernières années et nous voulons à présent encourager ce retour au dialecte", estime Beni Riedi.
Contre-projet du Parlement
L'initiative exige ainsi que le dialecte soit la langue exclusive de l'enseignement à l'école enfantine. En outre, il devra être utilisé dans certaines branches de l'école primaire et secondaire, comme la musique, le sport ou les travaux manuels.
Parallèlement au texte de l'UDC, les citoyens doivent se prononcer sur un contre-projet du Parlement, émanant du PDC, du PS, des Verts et des Vert'libéraux. Celui-ci prévoit que les enseignants de l'école enfantine s'adressent aux élèves en dialecte, en règle générale. Par la suite, le dialecte cédera entièrement la place à l'allemand.
Le Parlement a approuvé le contre-projet par 50 voix contre 17.
Rouven Gueissaz/boi/ats
Un vif débat en Suisse alémanique
L'enseignement en dialecte suscite le débat en Suisse alémanique depuis quelques années. L'UDC en a fait son cheval de bataille pour l'école enfantine. Le parti a lancé des initiatives dans plusieurs cantons.
Ainsi à Zurich, le dialecte est l'unique langue parlée à l'école enfantine depuis la rentrée scolaire 2012/2013. Les citoyens du canton ont accepté l'initiative soutenue par l'UDC, les Evangéliques et l'UDF.
A Bâle-Ville, le peuple est allé dans le même sens en fixant "des objectifs égaux" au dialecte et à l'allemand.
A Lucerne, l'initiative de l'UDC a été refusée. Les citoyens ont préféré le contre-projet du gouvernement qui fixe le cadre de la cohabitation entre le dialecte et l'allemand.
En Argovie, les citoyens ont approuvé l'initiative des Démocrates suisses "Oui au dialecte à l'école enfantine". Les enseignants doivent désormais s'exprimer uniquement en dialecte pendant les leçons.
La Landsgemeinde de Glaris a par contre refusé une proposition visant à faire du dialecte l'unique langue parlée à l'école enfantine.