Depuis 2001, les Zurichois peuvent tester de manière anonyme la qualité des substances qu'ils consomment, dans un laboratoire mobile qui parcourt les fêtes et offre la possibilité de faire tester gratuitement cocaïne, amphétamines ou encore MDMA.
Le programme développé à Zurich connaît un succès toujours croissant, avec quelque 14'000 visites et plus de 11'000 tests depuis sa création. Résultat: les consommateurs de drogues en savent plus et sont devenus plus prudents, selon Christian Kobel, chef du programme de conseil aux jeunes.
Toujours accompagné de conseil
"La vérification des drogues est toujours accompagnée de conseil", explique-t-il. "Chaque personne qui demande un test se laisse aussi conseiller. Nous lui demandons quelles sont ses habitudes, nous essayons de stimuler sa réflexion, et de la sensibiliser aux risques de la consommation de drogue."
S'il ne fait pas baisser la consommation, le "drug checking" risque-t-il au contraire de la faciliter? Non, estime Jean-Félix Savary, secrétaire général du Groupement romand d'études des addictions (GREA).
La compulsion fait prendre des risques
"Quand nous avez vraiment besoin d'un produit, vous êtes dans une logique de compulsion et vous prenez des risques. Une des manières de faire de la prévention est d'entrer en contact avec ces populations qui vont, du fait de la prohibition, se cacher et ne pas parler de leur problème."
Prévention et vérification, ces dispositifs sont de plus en plus nécessaires, affirme Jean-Félix Savary. "On a aujourd'hui davantage de nouvelles substances, un marché des drogues toujours en mains des mafias, et donc des produits potentiellement très dangereux."
Bientôt à Genève?
Première initiative du genre en Suisse, le service zurichois a été imité à Bâle et à Berne. A Genève, un projet est encore à l'étude.
Etienne Kocher/kkub