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La création d'un 2e parc national se joue au Tessin et dans les Grisons

GR: un second parc national pourrait voir le jour entre le Tessin et les Grisons
GR: un second parc national pourrait voir le jour entre le Tessin et les Grisons / 19h30 / 2 min. / le 15 novembre 2016
Plus de 100 ans après la création du Parc national suisse dans les Grisons, la Suisse pourrait compter une seconde réserve nationale. Dix-sept communes grisonnes et tessinoises voteront sur ce projet le 27 novembre.

La Suisse pourrait compter dès 2018 un second parc national, le Parc Adula. La charte définitive de cet éventuel espace protégé, présentée début octobre, sera soumise à votation le 27 novembre dans les 17 communes grisonnes et tessinoises concernées.

Au moins 13 des 17 communes consultées devront approuver le projet pour que celui-ci aille de l'avant. Et encore, cela dépendra des communes qui diront non. Si plusieurs de celles-ci se trouvent dans la zone centrale du parc, sa réalisation en sera d'autant plus compliquée.

Zone de protection très vaste

Le projet de Parc Adula possède une superficie de 1230 km2, la taille du canton de Lucerne, huit fois plus grand que le Parc national suisse en Engadine. Il se situe à cheval sur les Grisons et le Tessin, dans une zone abritant trois des quatre langues nationales.

Son point culminant, le Rheinwaldhorn (3402 mètres), est le plus haut sommet du Tessin, et son attraction phare, le haut plateau de la Greina, est déjà très protégé. Les partisans de ce nouveau parc national espèrent à la fois préserver et dynamiser les régions de montagne.

Développement durable encouragé

Ce projet, qui mûrit depuis 15 ans, prévoit une zone centrale - un dixième de la superficie totale, soit 145 km2 - dans laquelle l'impact humain est réduit au minimum et où la nature évolue librement. Les activités humaines y seront ainsi très limitées.

Toutefois, les restrictions ne seront pas aussi importantes que dans le Parc national suisse en Engadine. Il sera ainsi possible d'exploiter des alpages traditionnels et de pratiquer la chasse afin de réguler la population de certaines espèces.

Dans la zone périphérique, l'objectif est d’encourager un développement durable pour les quelque 16'000 habitants de la région. La zone bénéficiera en outre d'aides à hauteur de cinq millions de francs par an, principalement venu de la Confédération.

Des opposants farouches

Malgré ces moyens promis par les autorités, le Parc Adula fait face à des opposants farouches. Ceux-ci se trouvent surtout parmi les défenseurs de l’autonomie communale, qui veulent rester souverains dans la façon d’exploiter leurs champs et leurs alpages.

dk

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Soutien du Grand Conseil tessinois

Le 11 octobre, le projet de Parc national de l'Adula a reçu un soutien bienvenu. Le Grand Conseil tessinois a voté un crédit de 400'000 francs en sa faveur, par 64 voix contre 2 et 13 abstentions.

Les députés tessinois ont adopté un crédit global de 1,5 million de francs. De cette somme, 1,1 million était déjà prévu en faveur de l'autre projet de parc national, dans le Locarnese.

Le Parlement partage ainsi la position de l'exécutif selon laquelle le parc devrait apporter une réelle plus-value à toute la région, tant au plan de la biodiversité que du point de vue de l'agriculture ou du tourisme.

Décidés par les Chambres fédérales en complément des parcs régionaux et de l'unique parc national actuel, la mise sur pied des deux parcs du Locarnese et de l'Adula est plus exigeante que celle des parcs régionaux.