Le lieu, devenu la mecque européenne de la drogue, était à cette époque surnommé le "Needle-Park" (parc à aiguilles). Les toxicomanes s'y injectaient leur drogue en plein air, au milieu des détritus. Cette scène de la drogue, qui avait pris racine sur le Platzspitz au milieu des années 1980, était devenue insoutenable.
En octobre 1991, le préfet Bruno Graf (PDC) prenait la décision de fermer le parc. Le municipal en charge de la sécurité Robert Neukomm (PS) avait tenté en vain de faire recours contre le décret. Il avait mis en garde contre une décision hâtive et irréfléchie.
Relocalisés au Letten
Et en effet, exécutée sans mesures d'accompagnement, l'opération était vouée à l'échec. Les toxicomanes s'étaient relocalisés autour de la gare désaffectée du Letten, non loin du Platzspitz. La nouvelle scène était tout aussi importante et encore plus violente.
ats/lgr
Changement de mentalité
Ces évènements ont fait évoluer les mentalité au sein des autorités et de l'opinion publique. On s'éloignait de la théorie selon laquelle il fallait laisser les toxicomanes s'engouffrer dans la misère pour qu'ils arrêtent d'eux-mêmes de se piquer.
Avec la fermeture du Platzspitz, la Suisse entière a pris conscience que les toxicomanes qui se piquaient à ciel ouvert représentaient un problème national, ouvrant la voie à une nouvelle politique de la drogue au niveau des cantons et de la Confédération.