Le passé dramatique du foyer de Steig, dirigé par des religieuses - la congrégation des soeurs d'Ingenbohl - a fait l'objet d'un rapport d'historiens, présenté lundi aux médias. "Ce rapport nous a laissés sans voix", a déclaré le conseiller d'Etat Daniel Fässler.
Des centaines d'enfants appenzellois ont passé leur enfance dans ce foyer. L'institution, appelée alors "l'orphelinat, tenait aussi lieu d'"agence de placement et d'éducation" pour les parents dans la gêne. Y étaient également placés les enfants de parents séparés ou célibataires, ont indiqué les auteurs du rapport.
Privations de nourriture
La congrégation religieuse appliquait comme préceptes éducatifs vexations, intimidations et privations de nourriture.
Le Conseil d'Etat a dit regretter le destin des individus placés dans cette institution. Mais il a ajouté que des excuses ne peuvent pas réparer l'injustice et a décidé de verser 200'000 francs dans le fonds de solidarité national.
ats/gax
Fonds fédéral de 300 millions de francs
Le Parlement fédéral a adopté en septembre une base légale pour créer un fonds à hauteur de 300 millions pour les victimes des placements forcés à des fins d'assistance.
Les victimes ont jusqu'à fin mars 2018 pour demander une indemnisation.
L'affaire appenzelloise révélée par la presse
Dans le canton d'Appenzell, le passé sombre de l'institution a refait surface grâce à un article de presse. Le Parlement cantonal s'est saisi de l'affaire, et le Conseil d'Etat a mandaté en octobre 2015 une étude historique pour faire toute la lumière sur cette institution.
Cette étude s'insère dans le programme national de recherche sur les placements abusifs. Outre le fonds d'indemnisation, la loi prévoyait également un volet de recherches historiques sur la question des placements forcés. La commission indépendante d'experts (CIP) dispose d'un budget de dix millions de francs.