La vente des animaux est organisée par le vétérinaire cantonal de Thurgovie, indique lundi devant la presse Jürg Liechti, commandant du Centre de compétence du service vétérinaire et animaux de l'armée à Schönbühl (BE), non loin de Berne. Toute personne intéressée peut en acheter.
Le service vétérinaire thurgovien a déjà reçu des centaines d'appels de personnes prêtes à acquérir l'un ou l'autre des équidés ou à donner de l'argent. Les chevaux qui ne trouveraient pas preneurs jeudi ne seront pas mis à la porte du centre de Schönbühl, assure son commandant sans toutefois préciser quelle solution il envisage.
Précipitation dénoncée
Car le centre n'a de places disponibles que jusqu'au 18 août, d'après les autorités thurgoviennes qui justifient ainsi les courts délais de la vente. Il ne s'agit pas de se débarrasser des chevaux, la vente n'a en aucun cas pour objectif de gagner de l'argent, mais bien de trouver une bonne place pour les bêtes.
Cette vente arrive bien trop vite, selon la Protection suisse des animaux (PSA) qui juge lundi cette précipitation "incompréhensible et scandaleuse". D'après la PSA, les autorités thurgoviennes auraient dû prendre le temps de réfléchir sérieusement à remettre les animaux à des éleveurs compétents. L'association ne reste pour sa part pas les bras croisés. Elle a ainsi proposé aux autorités de les aider à placer les équidés.
ats/ebz
Des franches-montagnes surtout
La plupart des chevaux saisis sont des chevaux de la race franches-montagnes, dont notamment une cinquantaine de poulains absolument pas dressés, précise la Protection suisse des animaux. Une dizaine de juments sont "en mauvais état de nutrition, mais sinon ok", ajoute l'association sur son site.
Durant leur séjour à Schönbühl, les chevaux sont soignés et bichonnés par une école de recrues. Peu habitués aux soins, les plus jeunes d'entre eux donnent du fil à retordre aux non moins jeunes militaires.
Eleveur placé "à des fins d'assistance"
Le scandale des chevaux maltraités à Hefenhofen (TG) avait éclaté début août. Des défenseurs des droits des animaux avaient dénoncé les conditions dans lesquelles le bétail - chevaux, porcs, boeufs, moutons et chèvres - était détenu. Des photos montraient des chevaux amaigris, voire abandonnés morts au sol.
Connus des autorités pour les mêmes faits, le propriétaire des animaux a été arrêté la semaine dernière et les 250 bêtes ont été évacuées de la ferme. Placé à des fins d'assistance par le médecin cantonal, l'éleveur s'est vu signifier une décision superprovisionnelle lui interdisant de détenir des animaux. Les bêtes évacuées ne lui seront pas rendues.