"Les villes ne sont pas encore suffisamment considérées" au niveau fédéral, souligne Marco Borradori mercredi dans le Journal du matin de la RTS. L'élu de la Lega, qui dirige la neuvième commune la plus peuplée de Suisse, a cependant l'impression que les villes, qui génèrent 84% de l'activité économique du pays, "vont gagner en importance".
La Confédération "ne peut plus ne pas considérer les villes sur les questions les plus importantes: le trafic, l'environnement, le multiculturalisme...", estime celui qui est aussi membre de l'Union des villes suisses. Il dit "être sûr" que les villes deviendront une véritable force politique à l'avenir.
"Ville diffuse"
Marco Borradori nuance également l'impact du clivage entre ville et campagne. "Au Tessin, on parle de città diffusa ('ville diffuse', ndlr). Lugano, Locarno, Bellinzone, Chiasso et Mendrisio doivent devenir une grande agglomération". Une vision globale qui sera facilitée, notamment, par l'arrivée du tunnel ferroviaire du Ceneri en 2020, qui réduira fortement les distances dans le canton.
La Suisse elle-même ne doit-elle pas devenir une "città diffusa"? "Oui. Si l'on prend l'exemple du Tessin, il ne faut pas discuter que de Lugano ou de Bellinzone. Il faut avoir une vision, des objectifs qui concernent tout le canton, voire la Confédération".
Lugano incarne ce concept de région urbaine: depuis le début des années 2000, elle a progressivement absorbé une vingtaine de communes. Interrogé sur ce processus, Marco Borradori le juge "inéluctable" pour l'ensemble du territoire suisse. Il rechigne pourtant à parler d'une "absorption" des communes périphériques par les centres urbains et préfère évoquer le besoin d'une "complémentarité et d'une aide réciproque".
jvia