L'été, période particulièrement sensible pour les jeunes femmes ou jeunes hommes concernés par la pratique des mariages arrangés ou forcés, est l'occasion de campagnes de prévention ciblées dans certains cantons.
C'est le cas notamment à Lucerne, où le bureau de la prévention des violences a mis au point une brochure d'information à destination des élèves du secondaire.
Dix signalements par semaine en été
Intitulé "C'est toi qui décides qui tu épouses" et traduite dans dix langues, la brochure informe les jeunes sur leurs droits et donne des conseils concrets, allant d'un plan d'action élaboré avec des proches, au conseil de garder une copie de pièce d'identité sur soi.
A Lucerne comme dans le reste de la Suisse, les signalements de mariages forcés sont plus nombreux en été: cinq appels en moyenne par semaine et près du double pendant la période des vacances parviennent au bureau de l'association nationale contre les mariages forcés Zwangsheirat.ch.
Séverine Ambrus/kkub
Programme de coordination au niveau national
Globalement, les demandes d'aide sont en augmentation depuis quelques années, selon Anu Sivaganesan, présidente de l'association "Service contre les mariages forcés-Zwangsheirat.ch". Provenant de jeunes femmes mais aussi de jeunes hommes, elles sont peut-être le signe que la sensibilisation à cette question s'est accrue, notamment sous l'effet de mesures prises au niveau national depuis 2009 dans un programme de coordination.
Alors que le programme de la Confédération se termine à la fin du mois, la directrice de l'association contre les mariages forcés appelle de ses voeux la création d'une structure durable, à l'image de ce qui existe déjà dans plusieurs pays européens.