Le val Bregaglia n'est plus coupé du monde. La route au pied du col de la Maloja a pu être rouverte à la circulation dans la nuit de vendredi à samedi. Elle est empruntée pour acheminer les gravats vers une décharge située plus au nord dans la vallée.
En revanche l'autre voie d'accès, qui mène à l'Italie, n'est ouverte que de façon restreinte. Recouverte d'un mètre de boue par endroits, elle doit être déblayée.
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Nouveaux écoulements pas exclus
Les habitants évacués des communes de Bondo et Spino n'ont pas encore réintégré leurs habitations. Ils ne savaient toujours pas dimanche quand ils pourront le faire. "Il est possible que les autorités décident que certaines parties du village de Bondo sont trop dangereuses pour y habiter", a dit à la SonntagsZeitung Christian Wilhelm, de l'Office grison des dangers naturels.
Ainsi, Guido Pincenoni est pessimiste. Il est retourné dans sa maison et y a mis un panneau "A vendre". "Il faut bien un peu d'humour, car je sais bien que personne ne l'achètera", témoigne-t-il dans Mise au point dimanche, avouant que ses nerfs avaient lâché la veille. Le plus important reste que personne de sa famille n'a été blessé.
Bruno Clalüna quant à lui a aussi perdu beaucoup dans la coulée. Son entreprise a été démolie et les 2 millions de francs qu'il y avait investis récemment pour de nouvelles machines ont été engloutis.
De nouveaux éboulements ne sont en effet pas exclus, a déclaré samedi Christian Gartmann, porte-parole de l'état-major de crise de la commune de Bragaglia. Un million de mètres cubes de roche menacent toujours de se détacher du Piz Cengalo.
Surveillance améliorée
Une cinquantaine de personnes sont mobilisées pour les travaux de déblaiement et de sécurisation, qui ont été intensifiés ce week-end. Postés dans la montagne, des militaires sont chargés de la surveillance.
Dans le val Bondasca, une trentaine de spécialistes de l'armée ont commencé à installer un système de transmission de données afin de pouvoir donner l'alarme en cas d'urgence, a fait savoir Christian Gartmann.
Huit disparus
L'éboulement survenu mercredi 23 août à Bondo est le plus gros du genre depuis plus de 100 ans en Suisse. Huit promeneurs ont disparu: quatre Allemands, deux Autrichiens et deux Suisses.
Le premier éboulement avait été suivi de plusieurs torrents d'éboulis et coulées de boue dans les jours qui ont suivi.
ats/kkub