Les citoyens ont rejeté dimanche l'initiative "Une seule langue étrangère à l'école primaire" avec une majorité de 57,64% des voix. Le taux de participation a atteint 50,3%.
Dans le canton de Lucerne, l'anglais est enseigné dès la troisième année primaire et le français dès la cinquième, comme c'est le cas dans la plupart des cantons alémaniques. Or, l'initiative déposée par un comité interpartis ne précisait pas quelle langue elle entendait renvoyer à l'école secondaire.
L'anglais aurait fait les frais d'un oui
Durant la campagne de votation, le Conseil d'Etat lucernois a mis en garde les citoyens: s'ils approuvaient l'initiative, l'enseignement du français aurait été maintenu à l'école primaire au nom de la cohésion nationale. C'est donc l'anglais qui aurait fait les frais d'une telle décision.
Le gouvernement et le Parlement lucernois s'opposaient à l'initiative. Selon eux, le canton risquait de s'isoler au niveau de son système scolaire et de ses compétences linguistiques. Le multilinguisme est indispensable et une chance pour la Suisse, rappelaient les opposants.
Les initiants répliquaient que le concept d'enseignement des langues étrangères de la Conférence des directeurs cantonaux de l'instruction publique (CDIP) a échoué. Les objectifs de formation ne sont pas atteints, l'enseignement actuel des langues étrangères est inefficace. Pire, il affaiblit des branches comme l'allemand et les mathématiques, selon eux.
>> Information traitée dans les émissions spéciales votations sur RTSun et RTS La Première
ats/tmun
Textes similaires dans les Grisons et à Bâle-Campagne
Des initiatives similaires ont été déposées dans les Grisons et à Bâle-Campagne. Dans ce dernier canton, l'anglais est nommément visé.
Ces dernières années, la volonté du Parlement thurgovien de supprimer l'enseignement du français à l'école primaire a fait couler beaucoup d'encre. Il a finalement renoncé à cette mesure en juin dernier, en seconde lecture après l'avoir approuvée un mois plus tôt, suite à une motion adoptée en ce sens en 2014.