Le tribunal de police de Bellinzone a ainsi confirmé le mandat de répression auquel l'accusée s'était opposée. Celui-ci prévoyait une peine pécuniaire de 80 jours-amende avec sursis pendant deux ans.
Le juge Siro Quadri a longuement motivé sa décision. Il a reconnu la bonté des intentions humanitaires de Lisa Bosia Mirra, qui avait intensément oeuvré en faveur des clandestins érythréens et syriens bloqués en gare de Côme durant l'été 2016. Il a cependant souligné que la loi sur les étrangers a été violée par l'accusée.
"Les faits ont été admis par l'inculpée qui a agi pendant deux semaines avec l'aide de complices et a organisé un réseau d'aide au séjour et à l'entrée illégale de ces 24 clandestins. Ceux-ci, dont nous reconnaissons la tragique situation, ne se trouvaient pas dans un pays à risque, mais en Italie, et auraient pu être aidés sur place", a encore relevé le juge.
Recours envisagé
Il a ajouté que Lisa Bosia Mirra étant membre du Parlement tessinois avait pleine conscience d'enfreindre la loi, "même pour la bonne cause". Et d'ajouter que des circonstances atténuantes ont été reconnues à la prévenue par la procureure dans son mandat de répression, la peine prévue pour l'entrée d'un seul clandestin étant déjà de 20 à 30 jours-amende.
Au terme du procès, Bosia Mirra a assuré à l'ats qu'elle entendait recourir contre sa condamnation. Elle a également souligné qu'elle ne démissionnerait pas de ses fonctions institutionnelles tant que le jugement ne deviendrait pas effectif.
ats/jgal
Amesty inquiète
"Ni trafiquante, ni délinquante, Lisa Bosia Mirra est avant tout une défenseuse des droits humains", a réagi Denise Graf, experte asile pour Amnesty International Suisse dans un communiqué jeudi.
L'organisation s'inquiète que "ce jugement ouvre la voie à la condamnation de multiples personnes dont la seule motivation est de porter assistance aux personnes migrantes et réfugiées sans autre contrepartie que de voir les droits humains respectés".