Cette décision, qui entre en vigueur avec effet immédiat, met un terme à un débat de deux ans. En août 2015, le conseil communal de la ville - pressé par les socialistes et les Vert'libéraux - se demandait comment informer la population sur la criminalité sans stigmatiser certaines nationalités. La crainte sous-jacente était que la publication de la nationalité d'un suspect renforce les préjugés ou la xénophobie d'une partie de la population.
Pour répondre à cette crainte, la police zurichoise ne parlera plus désormais par exemple - et comme elle l'a fait la semaine dernière encore - d'un "Marocain de 17 ans qui volait des montres", mais d'un "homme de 17 ans, voleur de montres".
Le temps de la réflexion face à cette problématique
S'il a fallu deux ans pour prendre cette décision, c'est que le département de la Sécurité a pris le temps de la réflexion autour de cette problématique. In fine, il estime qu'indiquer la nationalité n'apporte rien. Pire, ce serait comme expliquer le crime commis par une appartenance à une nationalité, à un milieu social.
Le département a également recueilli l'avis des médias, qui se sont révélés partagés sur la question. La Neue Zürcher Zeitung et le Tages-Anzeiger par exemple penchent pour la publication de cette information - contrairement au Blick, qui préfère le cas par cas.
La division est aussi politique: l'UDC de la Ville de Zurich dénonce une décision idéologique, qu'elle associe à la censure et qui serait en totale contradiction avec la politique de transparence dont veut se targuer la gauche.
Katja Schaer/oang