Couverte d’un hijab bleu et à visage découvert, l'accusée, une Suissesse de 31 ans domiciliée à Winterthour (ZH), a répondu aux questions du juge du TPF de Bellinzone par des phrases courtes, indirectes, et souvent empreintes d’un ricanement d’irritation, arguant que cela concernait sa vie privée.
"Là où s'applique la loi islamique"
Elle a aussi refusé de revenir sur les faits, soit sur son voyage depuis l’Egypte à destination de la Syrie en janvier 2016. Que son périple la conduise à Raqqa ou ailleurs, là n’était pas l’important, a-t-elle ajouté. "Dites-moi où se trouve un pays qui applique la loi islamique et j’irai là-bas", a-t-elle lancé à la cour.
Face à ces convictions inébranlables, la procureure Juliette Noto a conclu que l’accusée n’avait pas le moindre remords, allant jusqu'à accepter l'éventualité de la mort de son petit garçon, pourvu qu'elle puisse rejoindre le groupe EI.
"Danger pour la sécurité"
Il s'agit d'un cas exceptionnel: rarement des prévenus n'avaient clamé aussi clairement leur soutien à l'EI, a encore souligné la procureure. Cette femme présente un danger pour la sécurité, c’est pourquoi il faut l’emprisonner, a-t-elle affirmé, réclamant une peine de deux ans d’emprisonnement ferme et sans sursis.
La défense, qui estimait que l'accusée a été jugée uniquement pour ses convictions, avait demandé l'acquittement.
Nicole della Pietra/kkub