A l'origine de tous les maux, le moyen d'enseignement "mille feuilles" qui plonge les enfants dès la troisième primaire dans la langue française par le jeux, sans intervenir sur les fautes.
Il s'agit de la réforme de trop pour le Parlement. Pour Pascal Ryf, député PDC et directeur des écoles primaires à Allschwil, Passepartout fait du tort aux élèves. "Il manque de la grammaire et du vocabulaire, les mots qu'ils apprennent à l'école ne sont pas les mots de la vie quotidienne", estime-t-il.
Pascal Ryf se défend d'être contre les réformes. "Je suis d'accord que les enfants commencent le français en troisième primaire, mais pas avec cette didactique."
"Sorte de bilan politique"
Ce désaveu bâlois est un coup dur pour Reto Furter, chef du projet Passepartout qui regroupe les cantons de Berne, Bâle-Ville, Bâle-Campagne, Fribourg, Soleure et le Valais. "C'est une sorte de bilan politique qui dit qu'on ne croit plus au succès des innovations qui touchent l'enseignement du français et de l'anglais", précise-t-il, en rappelant que le projet est en cours d'évaluation par l'Université de Fribourg.
Les résultats sont attendus en 2021. "J'espère que la décision de Bâle-Campagne n'est pas le début d'une évolution dans les autres cantons", ajoute le chef de projet.
Passepartout menacé?
Sans Bâle-Campagne, le groupe des cantons dits Passepartout s’effrite, lui qui fait tampon entre la Suisse romande et les régions alémaniques, où l’enseignement de l'anglais vient en premier, même si Bâle-Campagne promet de continuer de commencer par le français.
Le gouvernement du demi-canton va élaborer un projet de loi pour dénoncer ce concordat Passepartout et le peuple aura le dernier mot.
Alain Arnaud/lgr