Les conditions légales pour un internement à vie ne sont donc pas remplies. Pour qu'une telle peine puisse être prononcée, il faut que deux rapports d'experts concluent que le prévenu n'est durablement pas soignable.
Il existe toutefois un important risque de récidive, a déclaré le psychiatre Elmar Habermeyer, de la clinique psychiatrique de l'hôpital universitaire de Zurich. Mais les conditions pour une thérapie ambulatoire ou stationnaire sont remplies.
Du point de vue psychiatrique, l'expert ne voit aucune diminution de la responsabilité du prévenu. Lorsqu'il a commis les crimes qui lui sont reprochés, il était parfaitement conscient de ses actes. Il a mis en oeuvre et respecté le plan qu'il avait préparé. Il a agi de manière réfléchie, même lorsqu'un imprévu s'est produit, par exemple quand une voisine est venue sonner à la porte.
Trouble narcissique
En plus des tendances pédophiles, l'expert a constaté chez le prévenu un trouble narcissique de la personnalité. Il estime aussi qu'il a des tendances sexuelles sadiques et qu'il s'est enfermé dans un monde de fantasmes. Il se présentait comme quelqu'un qui a réussi alors qu'il a systématiquement échoué dans ses études.
Le prévenu est accusé d'avoir égorgé le 21 décembre 2015 une mère de famille, ses deux fils ainsi que la petite amie de l'aîné. Il a avoué les faits. Selon l'acte d'accusation, il préparait un coup similaire lorsqu'il a été arrêté.
ats/pym
Etudes d'économie
Le prévenu aimerait pouvoir réintégrer la société. Il souhaite entreprendre des études d'économie en prison.
Il répond d'une voix claire aux questions du président du tribunal. Sa mère est sa seule et plus importante personne de référence, indique-t-il.
Interrogé sur sa sexualité, il répond après avoir un peu hésité: "Je suis pédophile". Les experts disent que sa pédophilie n'est pas guérissable, mais il espère que ce sera tout de même possible. Il précise que ça lui a fait du bien de parler avec un psychologue.