Devant le Tribunal de district de Lenzbourg (AG), réuni à Schafisheim (AG), la représentante a demandé, mercredi matin, l'internement à vie du prévenu, même si l'une des principales conditions à une telle décision n'est pas donnée. La loi exige que deux experts psychiatriques déclarent, indépendamment l'un de l'autre, l'accusé durablement incurable.
Tel n'a pas été le cas mardi au premier jour du procès. Les deux experts considèrent en effet que le prévenu peut être soigné tout en admettant qu'une guérison n'était pas garantie. Un tel traitement durerait au moins cinq, voire dix ans. Autre point d'accord entre les deux psychiatres: sans thérapie, le risque de récidive serait important.
Internement simple, au pire
Pourtant, la possibilité de soigner un condamné ne doit être donnée que là où il existe des troubles psychiques, a souligné la procureure dans son réquisitoire. Or, les assassinats ne sont, en l'occurrence, pas dus à un trouble psychique soignable, estime-t-elle. Du moins, les deux experts ne s'accordent pas sur ce point. L'accusé ne peut donc pas être déclaré soignable, selon elle.
En tout état de cause, l'internement du prévenu est clairement indiqué, que cette mesure soit prise à vie ou non. La peine de prison à perpétuité ne suffit pas. Le risque serait grand de voir le meurtrier sortir de prison de manière conditionnelle après 15 ans.
Même demande de la part des avocats des proches
Après le réquisitoire de la procureure, les avocats des proches des victimes ont demandé la même sentence que le Ministère public. Ils ont aussi présenté leurs exigences en matière d'indemnités et de réparation pour tort moral.
L'avocat du compagnon et des parents de la femme de 48 ans, respectivement du beau-père et des grands-parents des deux fils assassinés a qualifié le crime de "massacre commis de sang-froid". Le meurtrier a mis fin à quatre vies et détruit celle de leurs proches, a-t-il dit.
Le procès se poursuit mercredi après-midi avec la plaidoirie de la défense. Le jugement est attendu vendredi.
ats/ebz
Famille assassinée à domicile
Le 21 décembre 2015 à Rupperswil, le prévenu a égorgé une mère de famille de 48 ans, ses deux fils de 19 et 13 ans ainsi que la petite amie (21 ans) de l'aîné après avoir réussi, sous un prétexte, à pénétrer dans leur maison. Il a également abusé sexuellement du plus jeune garçon. L'homme a ensuite bouté le feu à la maison.
Selon l'acte d'accusation, le prévenu préparait un coup similaire lorsqu'il a été arrêté en mai 2016. Il faisait des recherches sur deux familles dans les cantons de Berne et de Soleure. Son matériel criminel était prêt.