Sept entreprises de construction ont manipulé, entre 2004 et 2012, les adjudications pour un montant dépassant les 100 millions de francs, a constaté la Commission de la concurrence (Comco). Du jamais vu pour la Comco qui leur a infligé une amende de 7,5 millions de francs.
Cette entente cartellaire contrôlait environ 85% du marché en Basse-Engadine et visait des mandats cantonaux et communaux, soit de l'argent public. Les entreprises mises en cause fomentaient leurs accords lors de réunions organisées par l’association grisonne des entrepreneurs. Elles y déterminaient laquelle décrocherait le contrat et fixaient le prix des offres.
A noter que, depuis 2012, la Comco mène une dizaine d’enquêtes autour de soupçons d’ententes cartellaires dans les Grisons. De multiples condamnations ont été infligées depuis l’été dernier, alors que d’autres concernant la construction des routes seront rendues publiques prochainement.
Elus PBD inquiétés
Ces révélations émanent du journal en ligne alémanique Republik, qui vient de publier une vaste enquête, sur la base d'informations fournies par un lanceur d’alerte. Selon ce petit entrepreneur, le conseiller d'Etat PBD Jon Domenic Parolini était au courant de ces manipulations d'appels d'offres mais n'a jamais réagi.
Même constat pour le président de l'association grisonne des entrepreneurs Andreas Felix, par ailleurs président du PBD grison et candidat aux élections cantonales en juin.
Le PBD dénonce des "fausses accusations"
La section grisonne du parti a d'ailleurs immédiatement réagi à la suite des articles de Republik, pour dénoncer des accusations sans fondement.
Pour rappel, les Grisons sont l'un des fiefs du Parti bourgeois démocratique, avec les cantons de Glaris et Berne. Or, la formation joue sa survie nationale lors des élections.
Alain Arnaud/hend