Les Jeunes du PS et des Verts se sont opposés ensemble à ce projet de loi soutenu par l'UDC et le PDC, adopté par le Grand Conseil mais qui a été très discuté dans le canton.
Une législation à titre préventif
Ses partisans se défendent de toute volonté de cibler spécifiquement les femmes portant la burqa. L'interdiction de se dissimuler le visage dans l'espace public toucherait tout autant, par exemple, les hooligans encagoulés. Elle permettrait de mieux assurer la sécurité dans les lieux publics mais aussi - en ce qui concerne spécifiquement le port de la burqa - de désamorcer de potentiels conflits au sein de la société.
"Il n'y a pratiquement pas de femmes portant la burqa dans le canton de Saint-Gall, mais nous n'avons pas envie d'être confrontés un jour à ce problème", explique le président du groupe PDC au parlement cantonal Andreas Widmer. "Et je pense qu'avec cet article de loi, les forces de sécurité auront la possibilité d'établir clairement si la paix religieuse, et avant tout la paix sociale, sont menacées."
Texte jugé contre-productif à gauche
A gauche, par contre, cette loi est jugée inutile et même contre-productive. "Nous avons déjà une interdiction de se dissimuler le visage dans le canton en ce qui concerne les supporters de foot, et cette base légale est suffisante", assure le président du parti socialiste saint-gallois Max Lemmenmaier. "Il est clair que ce projet de loi vise le port de la burqa et qu'il est motivé par des raisons religieuses. Et cela porterait sans doute préjudice à la bonne intégration des musulmans."
Ce type de texte interdisant le port de la burqa, accepté au Tessin en 2013, a été refusé jusqu'ici par plusieurs cantons alémaniques.
Au niveau fédéral, une initiative pour "l'interdiction de se dissimuler le visage" pourrait être soumise au peuple l'an prochain.
Séverine Ambrus/oang