En 2005, Obwald avait opté, comme d'autres cantons de Suisse centrale, pour une politique fiscale attractive, avec des taux très bas. Mais treize ans plus tard, cette stratégie ne porte plus ses fruits. Le canton est déficitaire et veut donc faire machine arrière pour retrouver les chiffres noirs.
Le revers de la médaille
Après a voir mis en place le taux d'impôt pour les entreprises le plus bas de Suisse, Obwald a en effet vu ses recettes fiscales augmenter, mais aussi ses coûts. Dans le même temps, les ressources perçues par le canton dans le cadre de la péréquation financière fédérale ont, elles, fondu.
Pour la gauche, il s'agit du revers de la médaille d'une politique fiscale trop agressive. Et le président du groupe socialiste au Parlement cantonal, Max Rötheli, de préciser que les cantons voisins d'Obwald ayant joué la carte de la baisse d'impôts ont eux aussi des problèmes financiers.
Péréquation financière critiquée
Pour le PLR, au contraire, cette stratégie de fiscalité très concurrentielle n'est pas en cause. La droite pointe du doigt le système actuel de péréquation financière, qui "pénalise les cantons qui veulent devenir plus forts", déplore le député PLR Andrea Gasser.
Si les Obwaldiens refusent dimanche cette réforme fiscale, le canton risque de se retrouver sans budget. L'an dernier, Lucerne avait fonctionné pendant neuf mois sur la base du budget 2016, après le refus dans les urnes d'une hausse d'impôts.
Hausse d'impôts en vue à Zoug
Obwald et Lucerne ne sont pas les seuls cantons de Suisse centrale en difficulté. Le Parlement zougois a ainsi approuvé fin août en première lecture une hausse du coefficient d'impôts de 82% à 86% pour 2020. Si elle était confirmée, ce serait la première hausse fiscale en 40 ans dans le canton.
Séverine Ambrus/dk
Le détail des mesures prévues par Obwald
Concrètement, selon le projet soumis au vote à Obwald, le taux d'impôt sur le revenu doit passer de 2,95 à 3,25 unités, l'impôt sur la fortune de 0,2 à 0,22 pour mille et l'impôt sur le bénéfice de 6 à 6,3 pourcent.
Au total, ces mesures doivent augmenter les recettes fiscales de 13,5 millions de francs. A cela s'ajoutent des économies dans l'administration ou dans les réductions de primes maladie. Les communes seront appelées à payer davantage dans le cadre de la péréquation fédérale.