Les milieux économiques, l'association des propriétaires fonciers et une partie de la droite ont donc réussi à convaincre une majorité de la population qui a refusé par 139'428 voix, contre 136'230 votes favorables, la révision de la loi sur l'énergie. La participation s'est élevée à 37,9%.
Ce texte, contesté par un référendum, était pourtant soutenu par le gouvernement et le Grand Conseil. Une majorité de la population a toutefois estimé que la législation actuelle était suffisante. Les opposants redoutaient que la nouvelle législation ne conduise à une hausse des loyers avec un report des charges des propriétaires.
Cette révision stipulait que les nouvelles constructions produisent elles-mêmes une partie de l'électricité dont elles ont besoin, avec une installation photovoltaïque par exemple. Dans les faits, ces bâtiments n'auraient plus dû être chauffés au mazout, sauf si aucune autre solution n'était envisageable.
Un revers pour les défenseurs du climat
Pour le comité référendaire, la mise en oeuvre de cette loi aurait constitué un premier pas vers une interdiction des chauffages au mazout. Il estime que les propriétaires consentent déjà de gros investissements afin d'améliorer l'efficacité énergétique de leurs bâtiments.
Ce refus dans les urnes de mesures contre l'utilisation des énergies fossiles intervient alors qu'une partie de la jeunesse se mobilise en faveur du climat. Pour ses partisans, la révision aurait apporté une contribution à la protection du climat et aurait privilégié les énergies indigènes par rapport aux énergies fossiles importées.
La loi sur la police acceptée
Le canton de Berne aura par ailleurs une loi sur la police qui va lui permettre de lutter plus efficacement contre le crime organisé et la cybercriminalité. Le texte adopté à une forte majorité prévoit aussi de faire payer l'organisateur d'une manifestation qui dégénère.
La loi adoptée dimanche à 76,4% des voix offre la possibilité aux communes de facturer à l'organisateur d'une manifestation qui a dégénéré les frais d'intervention de la police cantonale. Ces coûts pourront aussi être mis à la charge des fauteurs de troubles.
L'organisateur pourra être appelé à payer ces frais uniquement s'il ne dispose pas de l'autorisation requise ou s'il a fait preuve de négligence grave. Un plafond de 10'000 francs et de 30'000 francs dans les cas particulièrement graves a été fixé.
Facilité pour déloger les gens du voyage
Un autre article vivement contesté durant la campagne est celui qui autorise la police à expulser des campeurs qui s'installent sur le terrain d'un particulier ou d'une collectivité sans autorisation. Cette évacuation ne peut toutefois être ordonnée que si une aire de transit est disponible.
Même s'il ne les cite pas nommément, l'article vise directement les gens du voyage étrangers en donnant plus de possibilités d'action à la police. Pour le comité référendaire, qui évoque une "lex gens du voyage", il s'agit d'une mesure discriminatoire envers les nomades.
ats/ther