A peine 12 francs de l'heure au lieu des 23,55 francs prévus par la convention collective de travail. C'est ce que certains travailleurs spécialisés venus de l'étranger ont touché pour une révision dans la cimenterie visée, début 2018. Le syndicat Unia dénonce cette sous-enchère salariale.
Ce genre d'irrégularités s'observe pourtant dans un cas sur quatre selon Unia. "C'est d'autant plus choquant que ces salariés viennent pour des activités particulières", critique Aldo Ferrari, vice-président du syndicat. "La libre-circulation des personnes et la possibilité d'avoir des entreprises étrangères qui viennent chez nous ne sont pas des problèmes. Par contre, on pourrait s'attendre à ce que les spécialistes soient payés correctement."
Vigier se défend
Quid de la responsabilité sociale de l'employeur? Vigier affirme pleinement l'assumer. La société dit aussi ne pas être au courant des résultats des contrôles du travail.
"On est très stricts sur l'application réelle des mesures qu'on demande", assure Olivier Barbery, directeur de l'usine. "On veille à payer de manière correcte et conforme nos prestataires de services. S'il était porté à notre connaissance que certaines entreprises dérogeaient aux principes, elles seraient immédiatement exclues comme sous-traitants chez nous."
Unia rappelle que la responsabilité de Vigier n'est pas juridiquement engagée. "On peut quand même imaginer qu'une grande entreprise de ce type exige réparation du dommage", souligne Aldo Ferrari. "Et on peut se demander pourquoi on a attribué à ce type d'entreprise ce travail sans la garantie des salaires applicables en Suisse."
Alain Arnaud/ani