La Chambre d'économie publique du Jura bernois a présenté mardi les résultats de son baromètre conjoncturel trimestriel. Elle insiste sur la nécessité de continuer à investir dans les moyens de production les plus modernes.
Mais certaines petites entreprises manquent de moyens pour investir et innover. Il s'agit de petites enseignes, qui comptent moins de 50 travailleurs, et dont la capacité d'investissement peine à se relever des crises de 2008 et de 2015.
La crainte du "jeu de dominos"
Or, l'industrie horlogère suisse mise de plus en plus sur le haut de gamme, qui exige un degré de perfection toujours plus élevé.
"Ces capacités d'investissement modestes pour les petites entreprises ne devraient pas leur permettre à court terme de répondre aux nouveaux standards. Un jeu de dominos est potentiellement à craindre, puisqu'on a souligné leur importance pour l'ensemble du système: de petits acteurs offrent parfois des solutions à de très grands acteurs", estime Patrick Linder, directeur de la Chambre d'économie publique du Jura bernois.
"Besoin de volume"
Parmi les grands acteurs, Affolter Pignons SA, qui compte cent employés à Malleray, et est spécialiste en rouages d'horlogerie depuis 100 ans. L'entreprise fournit les grands producteurs suisses, qui exportent de moins en moins de montres, mais des montres toujours plus chères.
"On ne peut pas vivre avec des manufactures qui font mille montres à un million de francs la montre. Il faut avoir des entreprises qui font du volume pour permettre à l'industrie de vivre. Et c'est grâce à ces entreprises-là qu'une manufacture qui fait mille montres aura accès à des fournisseurs qui ont des prix et des prestations enviables", explique le patron, Grégory Affolter, qui voit cette évolution comme un risque.
Ainsi, l'évolution vers une production horlogère suisse très haut de gamme, au détriment de l'entrée de gamme, pourrait entraîner la perte de petits sous-traitants dans l'Arc jurassien.
Alain Arnaud/jvia