Le prochain changement d'horaire verra la suppression du TGV qui relie quotidiennement les capitales de la Suisse et de la France, ont annoncé les CFF. Les passagers bernois devront désormais prendre le train pour Bâle puis changer pour monter dans l'un des six TGV en direction de Paris. Le trajet total devrait prendre plus de temps qu'actuellement.
"Cette liaison est très importante, en particulier pour le tourisme", a déploré mardi le canton. Les autorités bernoises attendent désormais de l'ex-régie fédérale qu’elle prenne des mesures pour maintenir les liaisons actuelles au départ de Bâle, sans que le temps de trajet pour les personnes qui partent de Berne soit prolongé.
Une lente agonie
La liaison directe Berne-Paris a connu plusieurs soubresauts avant d'être définitivement supprimée. Elle suscitait l'inquiétude des cantons de Berne et Neuchâtel depuis longtemps et a motivé au moins trois interpellations au Parlement ces dernières années.
En 2009, les deux gouvernements s'étaient déjà émus de l'abandon de l'un des deux aller-retours quotidiens en direction de la capitale française. Mais le directeur des CFF Andreas Meyer s'était montré rassurant, soutenant que l'existence de l'unique liaison TGV restante était garantie à long terme.
La deuxième liaison a pourtant sauté en décembre 2013, laissant Neuchâtel et le Val de Travers orphelins du TGV. D'importants travaux avaient pourtant été engagés pour créer un nouveau tunnel spécialement prévu pour la grande vitesse sur le tronçon situé entre Berne et Neuchâtel, grâce à un crédit spécial débloqué par le Parlement en 2004. Le tunnel a bien été inauguré en 2018, mais aucun TGV n'a jamais passé à l'intérieur.
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De décembre 2013 à cette année, la liaison directe restante entre Berne et Paris a survécu, mais passait par Bâle au lieu de Neuchâtel. Désormais, le TGV n'ira pas plus loin que Bâle.
Inquiétudes dans le canton de Vaud
La réorganisation des lignes de TGV entre la Suisse et la France inquiète également le canton de Vaud, qui s'est plaint, lui, de la suppression d'une liaison TGV entre Lausanne et Paris via Vallorbe à partir du même changement d'horaire de décembre 2019.
>> Plus de détails dans notre article : Le TGV Lausanne-Vallorbe-Paris n'est pas menacé, rassure le patron de Lyria et avait ainsi avoué le patron de Lyria en 2009
D'un point de vue global, le trafic ferroviaire entre la Suisse et la France n'est pas menacé. Il sera même renforcé à partir de l'an prochain, avec l'augmentation du nombre de TGV vers Paris depuis Genève et Bâle. Mais Lyria, la société qui exploite les liaisons en TGV entre la Suisse et la France, pourrait être tentée par le sacrifice de ce troisième point d'accès: "En termes opérationnels, deux entrées vers la Suisse seraient idéales",
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Vincent Cherpillod avec ats