A Berne, pas question de renoncer aux lanceurs de balles en caoutchouc

La police bernoise a fait usage de gaz lacrymogène et a tiré des balles en caoutchouc. [Keystone - Peter Klaunzer]
Le Grand Conseil bernois refuse une motion qui demandait l'arrêt de l'utilisation de balles en caoutchouc par la police / Le 12h30 / 1 min. / le 12 juin 2019
Le Grand Conseil bernois ne veut pas priver sa police des lanceurs de balles en caoutchouc pour se défendre contre les manifestants violents. Il a balayé une motion qui demandait l'arrêt immédiat de l'essai pilote en cours.

Cette arme est fabriquée à Thoune, il s'agit des lanceurs LBD 40, aussi appelés GL06, de l'entreprise Brügger & Thomet, et elle fait beaucoup parler d'elle bien au-delà des frontières cantonales.

En France, par exemple, où ce lanceur de balles de 40 mm est accusé d'avoir occasionné des blessures graves à de nombreux gilets jaunes. Mais aussi au Kazakhstan, où il a été vendu illégalement.

A Berne, c'est en septembre dernier qu'il déchaîne les passions: un policier avait eu l'idée de dessiner un smiley sur la balle en caoutchouc avant qu'elle soit tirée sur des manifestants à la Reitschule.

D'autres cantons disposent également du lanceur, Vaud et le Valais en Suisse romande, mais ils affirment ne jamais l'utiliser contre des groupes de personnes, les risques de blessure étant jugés trop importants.

La droite du Parlement bernois l'emporte

C'est bien cet usage lors de grands rassemblements que contestait la gauche bernoise au Grand Conseil. Une attitude qualifiée d'affront par la droite majoritaire au Parlement.

Résultat: la police continuera de tirer sur les manifestants qui la menacent, par exemple avec des pointeurs laser ultra-puissants, comme c'est parfois le cas devant l'ancien manège de la Reitschule. Et ce même si une étude de l'université de Berne constate que les flash-balls de Thoune peuvent bel et bien causer des blessures irréversibles, même à 60 mètres de distance.

Alain Arnaud/ddup

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