Le Conseil du Jura bernois et le Conseil des affaires francophones de Bienne et d'Evilard sont en quelque sorte des mini-parlements qui représentent les francophones. Or ceux-ci sont fortement minoritaires, dans un canton qui se veut certes aussi romand, mais un petit canton romand dans un très grand canton alémanique. C'est dans ce cadre que les deux Conseils ont convoqué la presse ce matin.
Cela pose un gros problème notamment lorsqu'il s'agit d'infrastructures pour répondre à la demande en matière de protection de la jeunesse. Si un enfant doit par exemple être séparé de parents violents, difficile de savoir où le placer.
Faute de lieux adaptés, il se retrouvera peut-être dans un hôpital, dans une structure en Suisse allemande, voire – c'est déjà arrivé – dans des locaux de la police.
Une situation bloquée
Jusqu'ici, le grand canton n'a pas vraiment proposé de solution. Il avait promis il y a deux ans la création de cinq à six places d'accueil d'urgence, mais la situation est aujourd'hui bloquée; en particulier en raison des exigences fédérales en matière d'infrastructure d'accueil. Et les besoins vont encore augmenter, en raison de la réduction des places en milieu résidentiel dans le canton de Neuchâtel. Cette possibilité n'existera donc plus.
Toutefois, cette situation devrait se débloquer: le canton de Berne prévoit l'introduction en 2022 d'une nouvelle loi qui devrait mieux prendre en compte les besoins spécifiques des francophones en la matière. La loi est actuellement en consultation.
Une piste pour l'avenir
Les deux Conseils pensent que les circonstances vont évoluer positivement: le canton dispose dorénavant de statistiques précises, qui indiquent clairement qu'en matière d'accueil d'urgence, les francophones sont défavorisés. Et on constate une fois de plus combien il faut lutter pour espérer pouvoir y remédier.
Alain Arnaud/sjaq