L'affiche de campagne des jeunes UDC bernois montre un ours dépité en train de se faire expulser du territoire cantonal par une armada de caravane noires pétaradantes.
Le style est bien différent de celui du début de l'année 2018, où l'affiche en vue des élections cantonales avait valu une condamnation pour discrimination raciale à ses auteurs. Ceux-ci viennent d'ailleurs de faire recours au Tribunal fédéral pour cette caricature qui représentait un homme se bouchant le nez devant une montagne de détritus à côté de caravanes, ainsi que d'un personnage basané en train de déféquer dans la nature.
Sur le fond, les arguments ne changent pas. Les jeunes UDC dénoncent un projet au coût exorbitant, pour à peine 36 caravanes. Elles étaient 200 il y a trois ans sur l'aire d'autoroute de Wileroltigen, à la frontière entre Berne et Fribourg. Les citoyens bernois se prononceront le 9 février prochain.
"Autonomie communale bafouée"
On dénonce aussi un diktat du gouvernement et du parlement bernois, qui n'ont pas tenu compte de l'opinion des populations concernées. "L'autonomie communale est bafouée, puisque tant le Conseil municipal que l'Assemblée communale de Wileroltigen se sont prononcés à l'unanimité contre cette installation. Malgré cela, le canton de Berne, via son Conseil exécutif et son Grand Conseil, souhaite imposer la construction de cette place", dénonce Manfred Bühler, vice-président de l'UDC bernoise.
Selon lui, cette démarche est "très problématique du point de vue démocratique". "Il faudrait qu'une telle installation soit pour le moins acceptée par la commune concernée avant de pouvoir l'envisager", estime-t-il.
Jusqu'ici, le canton n'a toutefois trouvé aucune commune prête à accepter ce genre de projet permanent. Selon l'UDC, la responsabilité revient aux gens du voyage, et non au canton, de se débrouiller pour pouvoir poser leurs caravanes.
Alain Arnaud/gma