"BERNbilingue est déçue par l'enseignement actuel du français", a souligné mardi à Berne son président Alexandre Schmidt, en qualifiant de précaire la situation actuelle. Il estime qu'il faut éviter que des jeunes ne quittent l'école bernoise avec des connaissances insuffisantes en français.
Pour dresser un état des lieux, BERNbilingue a chargé l'Institut de plurilinguisme de l'Université de Fribourg d'analyser des rapports sur l'apprentissage du français tel qu'il est enseigné dans le cadre du projet "Passepartout" qui réunit six cantons à cheval sur la frontière linguistique – Argovie, Berne, Bâle-Campagne, Bâle-Ville, Soleure et Valais.
Méthode critiquée
Depuis leur introduction en 2011, les supports pédagogiques pour apprendre le français dans ces six cantons, Mille feuilles et Clin d'œil, ne font pas l'unanimité chez les parents et auprès du corps enseignant. Pour ses détracteurs, la grammaire est délaissée et le vocabulaire de base est trop maigre.
Le rapport relève que les compétences linguistiques à la fin de l'école primaire définies par la Conférence des directeurs cantonaux de l'instruction publique (CDIP) ne sont atteintes ni en compréhension orale, ni en compréhension écrite.
Laisser le choix du matériel
Sur la base de ces constats, BERNbilingue estime qu'une nouvelle impulsion est nécessaire pour atteindre les objectifs en français. L'association, qui s'engage en faveur du renforcement du français dans le canton de Berne, demande que l'obligation d'utiliser cette méthode dans les cours scolaires soit supprimée à partir de cet été. En lieu et place, au moins un support pédagogique supplémentaire pour l'apprentissage du français doit être autorisé.
Les enseignants de Bâle-Campagne pourront déjà choisir leurs manuels scolaires parmi quelques options et ne se verront plus imposer une seule méthode. Les citoyens ont accepté en novembre dernier une modification de la loi sur la formation qui pourrait sonner le glas de la méthode de français "Passepartout".
ats/sjaq