"Nous voulons aller rapidement, mais cette votation doit se dérouler dans des conditions qui garantissent un scrutin irréprochable", a déclaré mercredi le conseiller d'Etat bernois Pierre Alain Schnegg. La Ville de Moutier avait annoncé l'année dernière qu'elle avait retenu la date du 21 juin 2020.
"Il y a des tensions"
"Le temps presse. Il y a un nombre de projets gelés en raison de cette incertitude", a souligné Valentin Zuber, le président de la délégation du Conseil municipal de Moutier (BE) aux affaires jurassiennes. "Il y a des tensions, il ne faut pas se cacher les choses", a ajouté le conseiller municipal autonomiste.
Pour le reste, les deux élus ont souligné à l'issue d'une rencontre à Berne qu'il y avait un terrain d'entente entre le Conseil-exécutif bernois et le Conseil municipal prévôtois sur presque tout ce qui a trait à l'organisation d'un second vote sur l'appartenance cantonale.
Objectif: résoudre rapidement le problème
Tant Pierre Alain Schnegg que Valentin Zuber ont souligné que leur objectif commun était de résoudre le plus rapidement possible la question de Moutier lors d'un vote qui serait irréprochable. "Les bases ont été posées pour la répétition du scrutin", a assuré le conseiller d'Etat bernois.
"Nous allons décider ensemble en toute bonne collaboration des mesures les plus pertinentes pour un vote", a relevé Valentin Zuber. La municipalité prévôtoise ne s'oppose pas à la demande du canton de Berne d'avoir un accès électronique au registre électoral.
Pour l'élu autonomiste, cette rencontre entre le Conseil municipal et le gouvernement bernois constitue un premier pas vers le rétablissement de relations normales. "Nos relations étaient très compliquées", a estimé Valentin Zuber. Ces deux acteurs de la Question jurassienne ont donc laissé entendre que le temps était désormais à l'apaisement.
ats/jfe
Vers un rôle accru de la Confédération
Pour le gouvernement bernois, la Confédération doit jouer un rôle accru dans l'organisation de ce vote. Lors du scrutin de juin 2017, qui avait été annulé par le Tribunal administratif bernois en raison de soupçons de graves violations du droit, l'Office fédéral de la justice avait dépêché des observateurs sur place.
Tout le processus doit être discuté dans le cadre de la Conférence tripartite qui réunit la Confédération et les gouvernements bernois et jurassien. Il s'agira notamment de définir les mesures qui seront mises en place pour assurer un vote irréprochable.
Pour le moment, les autorités municipales et le Conseil-exécutif ont passé en revue différentes mesures comme la tenue et l'accès au registre électoral, le vote par correspondance ou la distribution du matériel de vote. L'objectif est de rétablir la confiance.