Apprendre le français en s'immergeant dans un bain linguistique, en s'amusant plutôt qu'en mémorisant des listes de vocabulaire ou des règles de grammaire: c'est le principe des méthodes "Mille feuilles" et de "Clin d'œil", utilisées dans six cantons à la frontière des langues.
L'ennui, c'est que les résultats sont très mauvais, à en croire plusieurs études. Bâle-Campagne s'était déjà distancé du moyen d'enseignement, et c'est maintenant au tour de Berne. Cela pourrait bien marquer la fin de ces techniques d'apprentissage. C'est en tout cas la conviction du motionnaire Samuel Krähenbühl, député UDC et grand défenseur du bilinguisme bernois.
"La méthode d'immersion, ça ne marche pas. Ce n'est pas seulement la question du livre, c'est aussi la question du nombre d'heures: avec deux heures en troisième et quatrième année, ça ne suffit pas. Sans apprendre des mots ou à conjuguer des verbes, on n'apprend pas une langue."
Privilégier les échanges
La directrice bernoise de l'instruction publique, la Verte Christine Häsler, reconnaît aussi que les deux heures par semaine de prétendue immersion linguistique se suffisent pas.
"Oui c'est vrai, on sait que les deux leçons ne suffisent pas, ce n'est pas une immersion. On doit trouver d'autres méthodes. Je pense qu'il faut favoriser les échanges entre les écoles francophones et germanophone, c'est très important."
De belles intentions, qui doivent encore être concrétisées: le gouvernement bernois a fait du renforcement du bilinguisme une de ses priorités stratégiques.
Alain Arnaud/asch