L'expertise de 49 pages a été publiée mardi à Berne en présence du conseiller d'Etat Christoph Neuhaus, directeur des travaux publics. Elle conclut que le dépassement important de l'enveloppe financière résulte notamment des exigences élevées, des modifications onéreuses de projet, des délais serrés ainsi que des ressources limitées.
Les autorités veulent procéder de suite à une nouvelle analyse pour abaisser les coûts, même si un crédit supplémentaire devrait être sollicité. L'Office cantonal des immeubles et des constructions (OIC) sera par ailleurs renforcé en effectifs et sa structure revue pour qu'il puisse mener à bien sa tâche de maître d'oeuvre.
Prendre le temps
Les possibilités d'optimisation seront définies et le potentiel d'économies disséqué et chiffré d'ici à la mi-2021. C'est au même moment que la situation juridique devrait être clarifiée, de sorte que les travaux de construction du Campus Bienne puissent débuter en 2022 et s'achever à l'automne 2025.
Mais si les litiges juridiques devaient se prolonger, l'ouverture du campus serait encore retardée, avertit le gouvernement. La fouille actuelle fera l'objet d'une affectation temporaire jusqu'au début des travaux de construction. Le retard pris par le projet biennois entraîne en outre un report du campus de Berthoud, dans l'Emmental.
Retard "regrettable"
Dans le 12h30 de la RTS, le maire de Bienne Erich Fehr a relevé que le canton a reconnu des erreurs dans la gestion du projet. Mais le socialiste juge ce retard "regrettable", car il reporte la symbiose prévue entre, d'une part, la recherche, l'enseignement et le perfectionnement du côté de la HES et du Parc d'innovation, et d'autre part une industrie dynamique qui a besoin de main-d'oeuvre qualifiée.
Le Conseil-exécutif a rappelé vouloir accorder la plus haute priorité à la concentration des sites de la BFH. C'est pourquoi il a mis sur pied une "task force" chargée de suivre les travaux, une entité qui comprendra deux membres du gouvernement, dont Christoph Neuhaus.
ats/jpr
Gros projet
L’Office cantonal des immeubles et des constructions (OIC) a lancé il y a un an un appel d’offres en vue de confier la réalisation du Campus Bienne à une entreprise totale. Comme toutes les offres étaient nettement plus élevées que le budget approuvé par le Grand Conseil, l’appel d’offres a dû être interrompu.
Pour en comprendre les causes, la Direction des travaux publics et des transports (DTT) a lancé dans la foulée une expertise externe. La complexité et la taille du projet expliquent notamment les écarts entre les estimations financières du canton de Berne et celles des entreprises.
Le coût initial du Campus Bienne se montait à 233,5 millions de francs. La construction, à proximité de la gare, doit rassembler en un seul lieu dix sites répartis dans les régions de Berne, Bienne et Berthoud. Le retard a une influence directe sur le réaménagement spatial des départements de la BFH.