La cheffe du Département fédéral de justice et police (DFJP) Karin Keller-Sutter a présidé mardi cette conférence tripartite à laquelle ont participé des délégations des gouvernements jurassien et bernois. Une délégation du Conseil municipal de Moutier avait été invitée pour discuter de la date du vote, a précisé jeudi le DFJP.
La date est un compromis entre les différents acteurs. Le gouvernement bernois et le Conseil municipal prévôtois étaient en désaccord sur le choix de cette date. Alors que la municipalité de Moutier proposait le 9 mai 2021, le Conseil-exécutif bernois avait avancé en début d'année la date du 7 février 2021.
"Meilleure solution"
"Il n'y a ni perdant ni gagnant, tout le monde a fait un pas", a expliqué à l'agence Keystone-ATS Jean-Christophe Geiser, chargé du dossier jurassien à l'Office fédéral de justice (OFJ). "Il s'agit de la meilleure solution", a-t-il ajouté ne cachant toutefois pas que les négociations n'ont pas toujours été faciles.
Les modalités de l'organisation du nouveau vote sur un éventuel transfert de la cité prévôtoise ont été finalisées et approuvées. Le contrôle approfondi du registre électoral sera poursuivi. Il va s'effectuer conjointement par la Chancellerie d'Etat bernoise et la Chancellerie de Moutier avec si nécessaire la médiation de l'OFJ.
Le contrôle du registre électoral de Moutier doit permettre de prévenir les domiciliations fictives et le tourisme électoral. Des irrégularités avaient été constatées lors du vote du 18 juin 2017 par la préfecture du Jura bernois, puis confirmées par le Tribunal administratif.
Sécurisation du vote
Outre les mesures déjà prises pour le premier vote en 2017, comme l'envoi d'observateurs fédéraux, la conférence tripartite a adopté de nouvelles mesures: la remise du matériel de vote à des personnes séjournant dans des hôpitaux ou des homes sera protocolée et il y aura un seul container, scellé par l'OFJ, à l'Hôtel de ville pendant les trois semaines précédant le vote.
L'OFJ sécurisera et adressera le matériel de vote aux citoyens de Moutier, surveillera le dépouillement et procédera à un contrôle systématique des cartes de légitimation. "Nous avons pris un luxe de précautions pour une commune de 8000 habitants", a souligné Jean-Christophe Geiser, qui estime qu'il s'agit d'un cas unique et exceptionnel.
ats/gma