L'étude a été menée auprès de 170 entreprises par le Forum du bilinguisme, l'Union du commerce et de l'industrie et d'autres partenaires. Le constat est clair: seules 23% des entreprises publient systématiquement leurs offres d'emploi en deux langues, et le site Internet de 42% d'entre elles n'existe qu'en allemand alors qu'une grande majorité cherchent des clients potentiels en Suisse romande.
Et pourtant, cette enquête révèle que l'importance du français tend à augmenter. Selon les sondés, il y apparaît comme plus important que l'anglais: après l'allemand, 69% des employés utilisent le français et 57% l'anglais.
Tout à gagner
L'économie de la région de Berne aurait donc tout à gagner en misant davantage sur les francophones, estime Virginie Borel, directrice du Forum du bilinguisme. "Avec peu, on pourrait déjà profiter bien davantage de la situation", explique-t-elle dans le journal de 12h30. "Cela signifie: employer davantage de francophones pour certains postes ou traduire systématiquement les sites Internet, de manière à ce que les clients puissent accéder à l'information en allemand et en français."
Recrutement du personnel
Et l'un des enjeux importants, c'est le recrutement du personnel. L'enquête révèle que près de la moitié des entreprises sont conscientes de la difficulté à recruter des employés francophones. Plus grave: les aspects linguistiques dans la formation des apprentis ne jouent un rôle que pour une minorité d'entre elles.
Pour Virginie Borel, il faut que ça change: "Dans les formations professionnelles, on voit de plus en plus le rôle des langues diminuer, voire disparaître, et ça, c'est un signal d'alarme". Le Forum du bilinguisme va donc en appeler aux autorités pour qu'on revalorise l'apprentissage des langues nationales dans le cadre des formations professionnelles.
Donner un coup de pouce
Les auteurs du baromètre proposent une série de recommandations, et parmi elles la création d'une plate-forme commune d'entreprises pour le recrutement de personnel francophone. Objectif: donner au bilinguisme le coup de pouce qui manque afin de profiter davantage de la proximité des deux langues et des deux cultures.
Gaël Klein/ats/jpr