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Le Parlement jurassien veut un accueil de Moutier en 2024 déjà

Le Jura souhaite accueillir Moutier en 2024. Les explications de la présidente du Gouvernement Nathalie Barthoulot.
Le Jura souhaite accueillir Moutier en 2024. Les explications de la présidente du Gouvernement Nathalie Barthoulot. / 12h45 / 2 min. / le 30 juin 2021
Le canton du Jura doit accueillir la ville de Moutier (BE) en 2024 déjà et ne pas attendre la date du 1er janvier 2026 avancée par le Gouvernement jurassien. Le Parlement a accepté mercredi une motion urgente en ce sens par 46 voix contre 12 et une abstention.

Malgré l'opposition du gouvernement qui estime que la date du 1er janvier 2024 n'est juridiquement pas réaliste au vu des opérations à réaliser, la majorité du Parlement a voulu donner un signal clair à la population prévôtoise. Lors du vote, seuls des députés de l'UDC et du PLR ont refusé le texte, jugeant que le calendrier n'était pas tenable.

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"Ayons une pensée pour les autonomistes de Moutier qui ont tant attendu et tant souffert. Ils méritent un engagement sans failles du côté du canton du Jura", a souligné le motionnaire, le PDC Serge Beuret. L'élu estime que le partage des biens peut très bien se régler après le changement de frontière.

Doutes du Gouvernement jurassien

Pour la présidente du l'exécutif jurassien Nathalie Barthoulot, si la date du 1er janvier 2026 a été retenue, c'est non seulement parce qu'elle coïncide avec le début de la prochaine législature, mais aussi parce qu'elle laisse aux autorités le temps nécessaire pour respecter le processus démocratique (lire encadré). "L'accueil d'une ville comme celle de Moutier passe par un processus législatif complexe. Pour le Gouvernement jurassien, la date du 1er janvier 2026 était tenable", souligne Nathalie Barthoulot, interrogée mercredi dans le 12h45.

Ce délai du 1er janvier 2024 n'est pas tenable

Nathalie Barthoulot, présidente du Gouvernement jurassien

"Le Gouvernement jurassien mettra absolument tout en oeuvre pour faire en sorte que le processus aille vite et bien, en veillant à faire pression pour que les choses avancent et en mettant les moyens nécessaires", a assuré Nathalie Barthoulot. La ministre a ajouté que l'exécutif était très sensible à la position de Moutier qui "n'est bientôt plus bernoise et qui n'est pas encore jurassienne".

Volonté des autorités de Moutier

S'exprimant à la tribune du Parlement, l'observateur de Moutier Pascal Eschmann a estimé que certaines étapes du processus de transfert pouvaient être raccourcies. "La situation que nous vivons actuellement à Moutier est compliquée. Certains dossiers sont bloqués et l'on peut bien comprendre que le canton voisin ne souhaite plus investir sur le long terme à Moutier".

La situation que nous vivons actuellement à Moutier est compliquée. Certains dossiers sont bloqués et l'on peut bien comprendre que le canton voisin ne souhaite plus investir sur le long terme à Moutier

Pascal Eschmann, observateur de Moutier

Les autorités autonomistes de Moutier ont déjà exprimé leur souhait que la cité prévôtoise n'attende pas 2026 pour rejoindre le canton du Jura. Le Conseil municipal et le Conseil de Ville souhaitent que le transfert se fasse plus vite que le calendrier prévu.

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vajo avec ats

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Un long processus s'annonce

Les gouvernements bernois et jurassien doivent négocier le concordat intercantonal qui fixe les modalités du transfert et préparer le message à l'intention des deux législatifs. Le Parlement jurassien et le Grand Conseil bernois devront ensuite se prononcer avant une validation par le peuple de chaque canton.

Finalement, ce sont les Chambres fédérales qui ratifieront le tout. L'arrêté fédéral est soumis au référendum facultatif. Le Conseil fédéral doit enfin constater la validité de l'arrêté. Une fois cet arrêté en vigueur, la Constitution jurassienne devra être modifiée pour dissoudre les institutions actuellement en place.